L’Etat tire les bénéfices des performances de Safran

Bercy a annoncé hier pour la troisième fois avoir réduit sa participation dans le groupe, alors que l’action de ce dernier a atteint des sommets.
Antoine Landrot

A la recherche de marges de manœuvre budgétaires, le gouvernement continue de puiser dans la cagnotte de l’Agence des participations de l’Etat (APE). Son choix s’est à nouveau porté sur Safran, soutenu par ses solides performances depuis plusieurs années (son résultat net a progressé de 145% entre 2010 et 2014).

Michel Sapin, ministre des finances, et Emmanuel Macron, ministre de l’économie, ont annoncé hier après Bourse la cession de 3,96% du capital de l’équipement aéronautique et de Défense, soit 16,5 millions d’actions. Une option de surallocation peut porter ce pourcentage à 4,55% (soit un maximum de 18,975 millions d’actions).

Le timing de l’opération est particulièrement propice: affichant 63,76 euros hier à la clôture, le titre Safran a progressé de plus de 24% depuis le début de l’année et surfe avec les sommets depuis le mois de février. L’opération pourrait ainsi permettre à l’Etat de récolter jusqu’à 1,2 milliard d’euros. Le très bon comportement boursier de Safran, en particulier depuis 2011, explique d’ailleurs que l’Etat se soit déjà délesté par deux fois de titres de l’industriel français: il avait vendu 3,12%, puis 4,7% du capital en février et novembre 2013.

«Cette cession s’inscrit dans le cadre d’une politique de gestion active des participations de l’Etat, qui doit lui permettre de préserver les intérêts patrimoniaux et stratégiques de l’Etat, tout en dégageant des ressources pour contribuer à l’effort de désendettement et réinvestir dans des entreprises de secteurs porteurs [...]», indique Bercy dans son communiqué. L’opération a pris la forme d’un placement privé accéléré réalisé auprès d’investisseurs institutionnels.

Au terme de la transaction, l’Etat restera le premier actionnaire de Safran, en détenant 18,03% de son capital (ou 17,44% en cas d’exercice de l’option de surallocation). Issu de la fusion du groupe nationalisé Snecma avec la société cotée Sagem en 2005, Safran a toujours eu l’Etat comme actionnaire de référence.

Si la puissance publique réduit son poids au capital de l’équipementier, il s’agit d’une cession à peu de frais: «les droits de vote double dont dispose l’Etat lui permettront de maintenir à terme son influence à l’assemblée générale de l’entreprise», souligne Bercy. Un bénéfice que la loi Florange confirmera, puisqu’elle prévoit que les actions détenues au nominatif depuis au moins deux ans bénéficieront automatiquement d’un droit de vote double à compter du 2 avril 2016.

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