L’Etat se renforce dans Air France-KLM pour défendre les droits de vote double

Contrairement au cas de Renault, le conseil d’administration de la compagnie franco-néerlandaise est plutôt favorable à la «loi Florange»
Yves-Marc Le Réour

Le gouvernement français persiste et signe. Après être récemment monté au capital de Renault, il a annoncé vendredi l’acquisition d’une participation supplémentaire d’au maximum 1,7% dans Air France-KLM afin de défendre l’instauration de droits de vote double en faveur des actionnaires détenant leurs titres depuis au moins deux ans, comme le prévoit la «loi Florange».

«Dans un contexte où une résolution s’opposant à leur introduction sera soumise au vote des actionnaires d’Air France-KLM lors de la prochaine assemblée générale de l’entreprise, prévue le 21 mai, l’Etat, qui détient 15,88% du capital d’Air France-KLM, a souhaité se donner les moyens de soutenir l’adoption des droits de vote double par Air France-KLM», ont déclaré dans un communiqué le ministre des Finances, Michel Sapin, et celui de l’Economie, Emmanuel Macron. Ils précisent que l’acquisition de cette participation, portant sur un maximum de 5,1 millions de titres, représentera un montant total compris entre 33,15 et 45,9 millions d’euros.

Selon un analyste parisien, cette décision «montre que l’Etat français ne va pas laisser tomber Air France-KLM et est prêt à remettre de l’argent pour défendre cette société alors que la situation financière de l’Etat plaide plutôt dans le sens d’une cession de ses participations». C’est d’autre part «un message fort envoyé aux compagnies du Golfe alors que l’on évoquait récemment des discussions avec le Qatar pour ouvrir de nouvelles routes vers la France à Qatar Airways dans le cadre de l’achat des Rafale», souligne un autre analyste.

Contrairement au cas de Renault où la direction du constructeur automobile était franchement hostile à l’instauration de ces droits de vote double, le conseil d’administration de la compagnie franco-néerlandaise a estimé fin avril «qu’il n’y avait pas de problèmes de fond» avec la mise en place d’un tel mécanisme. La «loi Florange» est «utile à une société comme Air France-KLM dont le retour à la rentabilité et le développement s’inscrivent dans la durée», a ajouté le conseil, en précisant néanmoins qu’il entendait «laisser la démocratie salariale décider».

L’action Air France-KLM a terminé la séance de vendredi en hausse 5,3% à 8,2 euros. Des traders ont souligné que l’acquisition de nouveaux titres, si elle se fait sur le marché, pourrait prendre plusieurs jours.

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