Les minoritaires expriment leur méfiance envers le poids de Telefonica chez Telecom Italia

La résolution de destitution du conseil d’administration, soutenue par l’activiste Marco Fossati, a été rejetée à seulement 50,3%
Olivier Pinaud

Plus de 7 heures de débat et un score extrêmement serré. L’assemblée générale de Telecom Italia a repoussé vendredi soir les assauts de l’activiste Marco Fossati, dont le holding Findim est le troisième actionnaire de l’opérateur italien avec 5% du capital. Sa proposition a été rejetée à seulement 50,3%, alors que 42,3% des votants se sont prononcés en sa faveur et que 7,4% se sont abstenus.

Marco Fossati a réaffirmé sa volonté de poursuivre son combat contre l’influence de Telefonica au sein de Telecom Italia. Il soumettra lors de la prochaine AG une résolution visant à permettre une plus grande représentation des minoritaires au conseil d’administration. Contrôlé par Telefonica, le holding Telco, à la tête de 22,4% du capital de Telecom Italia, a nommé la majorité des administrateurs actuels.

Réunis derrière Marco Fossati, les actionnaires minoritaires craignent que Telecom Italia brade sa filiale brésilienne de téléphonie mobile TIM Participacoes, concurrente de la filiale Vivo de Telefonica qui domine le marché brésilien. L’autorité brésilienne de la concurrence a récemment intimé au groupe espagnol l’ordre de vendre sa participation indirecte dans TIM Participacoes - que Telecom Italia contrôle à hauteur de 67% - ou de trouver un partenaire pour sa propre filiale Vivo. Selon Reuters, Telefonica envisagerait de démanteler TIM Participacoes et de partager ses actifs entre Vivo et les deux autres opérateurs mobiles du Brésil, America Movil et Oi.

Marco Patuano, l’administrateur délégué de Telecom Italia, a démenti que le conseil de Telecom Italia soit sous la coupe de Telefonica. «Le débat doit exister, mais pas la manipulation», a-t-il lancé à Marco Fossati lors de l’AG. Pour dissiper les craintes de conflit d’intérêt, Cesar Alierta, directeur général de Telefonica, a récemment démissionné du conseil de Telecom Italia. Marco Fossati a également réaffirmé que si Telecom Italia doit impérativement vendre des actifs pour se désendetter, sa filiale brésilienne reste stratégique.

La justice italienne souhaite en tout cas faire la lumière sur la situation chez Telecom Italia. Le parquet enquête sur les conditions de la recomposition du capital de Telco, dans lequel figurent aussi Generali, Intesa et Mediobanca. L’autorité des marchés, la Consob, examine la montée de BlackRock au capital de l’opérateur via la récente émission de convertibles.

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