
Les fonds activistes américains accèdent de plus en plus pacifiquement à leurs fins
Carl Icahn a fait des émules. Les récents succès d’un des plus anciens «flibustiers» de la finance américaine ont contribué à nourrir la vague d’activisme actionnarial qui est en train de bousculer la Bourse de New York. Au point de pousser les entreprises à s’adapter aux méthodes de ces actionnaires parfois indélicats. Jamais depuis 2009, les fonds activistes n’avaient réussi à franchir autant de fois les portes des conseils d’administration des grandes entreprises américaines de façon pacifique, sans avoir besoin de prendre l’assemblée générale à partie.
Au cours des deux premiers mois de 2014, les investisseurs activistes se sont ainsi vu accorder un siège ou plus au conseil de 16 sociétés américaines, selon FactSet. L’an dernier, ils ont obtenu 72 sièges de façon «pacifique» et seulement 18 en passant en force via l’AG. En 2009, les accessions à une place au conseil s’élevaient à 99, dont 25 par l’entremise de l’AG. Dans un récent entretien, Carl Icahn s’est lui-même étonné du nombre de fois où il est invité à monter à bord du conseil d’administration sans avoir besoin de lancer un «proxy fight» (bataille de votes) en AG.
En modifiant leur approche vis-à-vis de ces impétrants, les entreprises cherchent à contenir leur pouvoir de contestation, gonflé ces derniers mois par des niveaux de collecte sans précédent. Selon HFR, soutenus par une performance de 16,6%, bien meilleure que celle de tous les hedge funds confondus (9,3%), les fonds activistes ont collecté 5,3 milliards de dollars en 2013, 2,9 milliards de plus qu’en 2012. Leurs actifs s’élèvent au total à 93 milliards de dollars, un record.
De quoi leur donner une capacité de «nuisance» réelle. L’an dernier, les activistes ayant porté leur lutte en AG ont gagné dans deux cas sur trois. Un taux de victoire jamais atteint, selon FactSet. Il y a dix ans, ils ne gagnaient qu’une fois sur trois environ.
La hausse des marchés actions gêne toutefois le travail des activistes. Le nombre de situations spéciales (décotes, mauvaise gouvernance…) dont ils se nourrissent s’est réduit ces derniers mois, poussant les fonds spécialisés à se faire concurrence, voire à se dénigrer entre eux, comme dans le cas du fabricant de matériel médical ConMed, pour lequel deux fonds s’opposent frontalement.
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