
Les Euro PP se combinent de plus en plus avec les crédits syndiqués
Les Euro PP occupent une place de plus en plus importante dans la palette des outils de financement des ETI et des PME. A l’image de ce qu’avaient déjà fait la Compagnie des Alpes, Albioma, Norbert Dentressangle, Daher ou plus récemment Axson, Gaumont vient de combiner 50 millions d’Euro PP avec un crédit syndiqué de 80 millions. Le groupe de chimie de spécialité PCAS a pour sa part associé un placement privé, pour un montant de 25 millions d’euros auprès de Novo 2, et une dette bancaire de 20 millions afin de refinancer sa structure de dette et de disposer d’une ligne pour ses investissements.
«Pour la société, le placement privé a permis de sécuriser et d’optimiser le financement bancaire», explique Rémy Savoya, executive director chez Kepler Corporate Finance, qui a arrangé l’opération pour PCAS. Cette structure mixte permet de mieux négocier le coût final du refinancement. L’EuroPP conforte les banques du syndicat sur la fiabilité du financement de la société ce qui facilite les négociations avec elles. Cela permet également à l’émetteur de montrer à son syndicat bancaire qu’il a accès à d’autres sources de financement.
Ce séquençage entre Euro PP et crédit bancaire fait toutefois encore débat. «Refinancer le crédit syndiqué en premier peut aussi créer une bonne dynamique avant de placer l’EuroPP auprès des investisseurs, notamment lorsqu’il est nécessaire ou lorsqu’un des objectifs est de modifier plus ou moins en profondeur la documentation bancaire», indique Muriel Nahmias, responsable du conseil en placement privé chez Bfinance. Le conseil avait justement opté pour le séquençage crédit syndiqué puis Euro PP lors des opérations de la Compagnie des Alpes ou de Daher.
Si elle se développe, cette structure mixte n’est toutefois pas sans difficultés. Comme dans le cas récent de NGE, la question des sûretés bancaires s’est posée pour PCAS. «La mise en place en parallèle des deux types de financement a nécessité d’obtenir un véritable pari passu entre les prêteurs. Les sûretés dont bénéficiaient les banques ont ainsi été partagées avec les investisseurs de l’Euro PP. En revanche, le périmètre des garanties n’a pas été augmenté alors que l’enveloppe de dette bénéficiant de ces garanties a été accrue», indique Rémy Savoya.
Dans le cas de Daher, qui avait profité de l’opération pour remettre à plat toute sa structure de financement, les sûretés avaient été supprimées.
{"title":"","image":"81664»,"legend":"Euro PP»,"credit":""}
Plus d'articles du même thème
-
Exail Technologies, pépite de la défense, prend d'assaut le SBF 120
La société, détenue à 44% par la famille Gorgé, est spécialisée dans les drones autonomes maritimes et les systèmes de navigation. Elle profite de l'appétit des investisseurs pour le secteur de la défense. -
«La BCE n’a pas de fortes incitations pour réduire davantage ses taux»
Stefano Fiorini, responsable des fonds global fixed income chez Generali Investments -
Le cours du blé français reste sous le seuil de rentabilité
Entre de bonnes récoltes et une faible demande, les prix du blé varient dans des fourchettes plus resserrées, indépendamment des tensions géopolitiques et commerciales, et restent globalement plutôt tirés vers le bas par des prix du maïs.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Invesco casse les frais de gestion sur son ETP Bitcoin
- Le patron de la Société Générale prend la menace Revolut au sérieux
- L’AMF sanctionne Altaroc et ses deux dirigeants à hauteur de 1,3 million d’euros
- BNP Paribas confirme ses objectifs 2025 et dévoile des ambitions pour 2028
- Le Crédit Agricole revendique une place dans l’accès aux soins et les services aux plus âgés
- Rubis confirme avoir engagé des discussions avec des acteurs industriels et financiers
Contenu de nos partenaires
-
Guinée : vote sous tension sur une nouvelle Constitution ouvrant la voie à Doumbouya
Conakry - Les Guinéens votent dimanche sur un projet de nouvelle Constitution visant à la fin de la transition quatre ans après la prise du pouvoir par des militaires, mais qui permettrait au chef de la junte de se présenter à une future présidentielle, ce que fustige l’opposition appelant au boycott. Quelque 6,7 millions de Guinéens, sur environ 14,5 millions d’habitants, sont appelés aux urnes de 08H00 à 18H00 (locales et GMT). Les résultats sont attendus à partir de mardi soir, selon la Direction générale des élections (DGE). Plusieurs dizaines de personnes, dont de nombreux jeunes, faisaient la queue dans une ambiance animée et ont commencé à voter dès 7H (locale et GMT) dans une école du quartier de Kaloum, dans le centre de Conakry, a constaté une journaliste de l’AFP. Sa carte d'électeur à la main, en sweat à capuche, Ahmad Diallo, 23 ans, étudiant, discute et plaisante avec ses amis après avoir voté. «Tout le monde veut la paix et que la transition se termine», affirme cet électeur qui affiche son soutien aux militaires. Espéré depuis des années par la population et la communauté internationale, ce scrutin ouvre une séquence clef dans ce pays parmi les plus pauvres du monde, dirigé d’une main de fer par le général Mamadi Doumbouya depuis qu’il a renversé le président civil élu Alpha Condé en 2021. C’est la première fois que Aisha Camara, 20 ans, jolies fossettes et yeux en amande, vote. Elle estime que la Constitution «est une bonne chose pour la Guinée» et affirme être «venue pour soutenir le président Doumbouya». Dispositif de sécurité Le centre de la capitale et ses abords étaient calmes dimanche, mais les rues étaient quadrillées par un important dispositif de sécurité, dont des véhicules blindés et des barrages de policiers qui contrôlent tous les véhicules et inspectant les coffres. Pas moins de 45.000 agents des forces de défense et de sécurité ont été mobilisés pour sécuriser le vote, ainsi qu’un millier de véhicules légers et blindés et des hélicoptères de combat, a précisé la gendarmerie nationale. Les autorités ont annoncé des élections présidentielle et législatives en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel avant la fin de cette année, sans toutefois donner de date. La campagne pour le «oui» au référendum a été ostentatoire à travers le pays et largement incarnée par Mamadi Doumbouya, 40 ans, à grand renfort d’affiches à son effigie, rassemblements et fanfares. Celle du «non» a, elle, été quasi inaudible, et s’est faite via des messages sur les réseaux sociaux essentiellement de personnalités en exil. Une chape de plomb s’est abattue en Guinée sur les voix dissidentes depuis l’arrivée des militaires au pouvoir. Plusieurs partis politiques et médias ont été suspendus, les manifestations - interdites depuis 2022 - sont réprimées, et de nombreux dirigeants de l’opposition ont été arrêtés, condamnés ou poussés à l’exil. Les disparitions forcées et enlèvements se sont multipliés, rapportent les défenseurs des libertés. Le 23 août, la junte a suspendu pour trois mois deux des principaux partis d’opposition. «Mascarade» Dans ce contexte, l’opposition a appelé les Guinéens à rester chez eux, dénonçant «une mascarade électorale», aux résultats «connus d’avance». Elle accuse la junte de vouloir se maintenir au pouvoir à la faveur de ce référendum. Si elle est adoptée, cette Constitution remplacera la «Charte de la transition», établie par la junte après le coup d’Etat et qui interdisait notamment à ses membres de se présenter aux élections. Or, cette interdiction ne figure plus dans le projet de Constitution, ouvrant la voie à une candidature du général Doumbouya. Mais en affirmant la nécessité pour être candidat à une présidentielle d’"être âgé de 40 au moins et de 80 ans au plus» et d’avoir «sa résidence principale» en Guinée, le texte exclut de fait deux des principaux opposants: l’ex-président Alpha Condé, 87 ans, exilé à Istanbul, et l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, 73 ans, en exil entre Dakar et Abidjan. Depuis le coup d’Etat, la Guinée est suspendue par l’Union africaine et elle n’est pas invitée à participer aux réunions de chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, qui a dépêché une mission dans le pays. Lucie PEYTERMANN © Agence France-Presse -
Derrière la taxe Zucman, une volonté claire de « mettre à terre l'économie française », selon Bernard Arnault
Le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH a étrillé le projet de prélèvement sur les patrimoines de pkus de 100 millions d'euros, qualifiant l'économiste qui en fait la promotion, de « pseudo universitaire » et de « militant d'extrême gauche » -
Fuyant leur maison de retraite, trois nonnes octogénaires en Autriche regagnent leur couvent
Elsbethen - Leur histoire a ému en Autriche et suscité une couverture médiatique frénétique ces derniers jours. Trois nonnes placées contre leur gré en maison de retraite par leurs autorités religieuses ont réussi à regagner le couvent où elles ont vécu presque toute leur vie. Samedi, une vingtaine de leurs anciens élèves et soutiens sont venus partager une prière et un déjeuner avec les soeurs Rita, 81 ans, Regina, 86 ans, et Bernadette, 88 ans, dans la chapelle du château de Goldenstein, à Elsbethen près de Salzbourg (centre), qui abrite le couvent. Le bâtiment, situé face à la montagne, a des allures féériques. Et les nonnes comptent bien y passer le restant de leurs jours. C’est au début du mois de septembre qu’elles ont décidé de se rebeller et de fuir la maison de retraite où elles affirment avoir été placées sans en avoir été averties au préalable depuis fin 2023. Les trois religieuses étaient les dernières à occuper le château de Goldenstein, qui abrite un couvent et une école privée depuis presque 150 ans. C’est «une cause importante», déclare à l’AFP Eva-Maria Seeber, 76 ans, une ancienne élève. «On ne peut pas déplacer des personnes âgées de cette manière. Je trouve cela cruel!» «C’est divin!» Selon les responsables de l’Eglise, les trois femmes ont été transférées dans une maison de retraite catholique située à une dizaine de minutes en voiture du château en raison de leur état de santé déclinant. Le supérieur des religieuses, le prévôt Markus Grasl de l’abbaye de Reichersberg, les a accusées de violer leur devoir d’obéissance et «de trahir les voeux qu’elles ont pris et réaffirmés à plusieurs reprises». Alors que les projets de l’Eglise pour le couvent ne sont pas clairs, les nonnes offrent une version différente, affirmant qu’elles n’ont jamais «été consultées» et avoir été décrites comme «souffrant de démence sévère» pour justifier leur placement. C’est «sous un ciel bleu et ensoleillé que nos prières ont été exaucées», raconte soeur Bernadette, décrivant comment il y a deux semaines, avec la l’aide de leurs soutiens — un groupe qui compte près 150 personnes —, elles avaient pu quitter la maison de retraite et retrouver leur couvent. «Le serrurier était là pour ouvrir la porte, et nous avons pu monter dans nos cellules sans aucun problème», a déclaré la religieuse, arrivée au couvent en 1948. Elles ont eu «le grand choc» de découvrir que les pièces avaient été vidées, et qu’il n’y avait plus ni eau courante ni électricité. Depuis, tout est rentré dans l’ordre, et elles savourent d’avoir retrouvé leur environnement. «Nous sommes enfin de retour chez nous, c’est divin!», se réjouit soeur Bernadette. Selon leurs soutiens, les visages des religieuses se sont illuminés depuis leur retour. «Elles se sont épanouies dès le premier jour où elles sont revenues. Elles vont bien et sont heureuses d'être de retour chez elles», déclare Martina Krispler, 28 ans, qui a apporté le déjeuner samedi. «Les soeurs ont toujours été chaleureuses, aimantes et attentionnées pendant nos années d'école, et nous ne sommes pas d’accord avec la manière dont l’Eglise les traite», ajoute-t-elle. Les trois femmes espèrent pouvoir se réconcilier avec l’Eglise, et rester dans le couvent «jusqu'à la fin de (leurs) vies». «Ils devraient tenir leurs promesses. C’est notre seule déception, qu’ils aient rompu leur promesse de nous garantir une résidence à vie», déclare soeur Bernadette, appuyée sur son déambulateur. Une collecte de fonds a été lancée et leurs soutiens entretiennent leur présence sur les réseaux sociaux, publiant des vidéos de la vie quotidienne des trois octogénaires. Dans l’une d’entre elles, on peut apercevoir soeur Rita faire son jogging vêtue de sa robe de religieuse, au son du célèbre thème musical du film Rocky. Kiyoko METZLER © Agence France-Presse