Les avocats d’affaires parisiens se réorganisent face aux géants du droit

Le secteur poursuit sa mutation avec l'émergence en ce début d’année de deux nouvelles structures associant des professionnels reconnus
Antoine Duroyon

Le schéma de recomposition des cabinets d’avocats d’affaires parisiens suit son cours. Deux nouveaux cabinets viennent ainsi d’apposer leur plaque : Dethomas Peltier Kopf Juvigny, dédié aux dossiers complexes de droit des affaires et de la concurrence, et Lantourne & Associés, spécialisé dans le domaine du contentieux et de la restructuration.

«Il s’agit d’une fusion de cabinets de niche sur la base d’un équilibre générationnel - les associés sont âgés de 35 à 52 ans - et d’un partage de valeurs et de culture», explique Frédéric Peltier, qui était précédemment associé à Olivier de Juvigny au sein de Viguié Schmidt Peltier Juvigny. Avec six associés au total, Thibault Reymond et Didier Fornoni ayant été cooptés, et dix collaborateurs, le cabinet se veut mobile et indépendant pour faire face aux géants du droit qui se constituent.

«Le risque principal pour notre métier est la «commoditisation» du service juridique. Pour éviter cet écueil, il faut avoir l’ADN de l’avocat qui a une vision transversale des sujets juridiques de l’entreprise et ne craint pas de combattre l’autorité», estime Arthur Dethomas, qui avait monté sa propre structure avec François Kopf début 2013. Des cabinets internationaux ont ainsi engagé un processus d’externalisation de certaines tâches à faible valeur ajoutée. «Chez un avocat français, le client va venir chercher du travail d’avocat, c’est-à-dire du conseil pour éviter les contentieux ou les prendre en charge lorsqu’ils se présentent », assure Frédéric Peltier.

Le contentieux des affaires et les entreprises en difficulté seront précisément l’activité phare de Lantourne & Associés. Maurice Lantourne, connu du grand public pour avoir défendu Bernard Tapie, quitte ansi Willkie Farr & Gallagher pour fonder son cabinet avec deux anciennes collaboratrices du groupe anglo-saxon : Flavie Hannoun et Kristell Cattani. «Le retour à une structure plus souple est plus adapté au marché que je vise», considère Maurice Lantourne, qui souligne l’intérêt d’être «totalement indépendant, sans conflits éventuels avec les établissements financiers».

Le cabinet, qui cible les grandes et moyennes entreprises, ainsi que les fonds d’investissement, pourrait compter 10 à 12 avocats d’ici un an. «On part avec une activité intense», annonce celui qui a travaillé dernièrement sur les dossiers Doux et EADS. Mi-janvier, Maurice Lantourne retrouvera d’ailleurs dans le prétoire Frédéric Peltier dans le dossier Altran.

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