
L’effet change force Edenred à un avertissement sur résultats
Le risque était sur le radar des analystes financiers et des agences de notation. Lundi 23 décembre, le Venezuela est passé à l’acte. Le pays a annoncé une forte dévaluation de sa devise, le bolivar fuerte (VEF), avec un nouveau taux de change officiel de 11,3 VEF pour un dollar pour toutes les transactions faites par les personnes physiques non résidentes.
Par rapport à l’ancien taux de 6,3 pour un qui prévalait depuis février 2013, la dévaluation atteint 44%. Elle a forcé vendredi Edenred à lancer un avertissement sur résultats.
Notoirement exposé aux pays émergents et notamment au Brésil, qui représente environ 40% de son résultat d’exploitation, le spécialiste des titres-restaurants est sensible aux variations de change. Si le nouveau taux du bolivar fuerte «devait être appliqué aux transactions effectuées par les entreprises, l’impact sur l’objectif 2013 de résultat d’exploitation courant serait ainsi de -28 millions d’euros, soit un effet d’environ -5% sur le résultat courant après impôt et intérêts minoritaires attendu pour 2013», a indiqué l’entreprise dans un communiqué.
Après prise en compte de cet effet, le nouvel objectif de résultat d’exploitation pour 2013 serait fixé entre 340 et 350 millions d’euros. Le point d’atterrissage sera connu le 12 février, date de publication des résultats annuels du groupe. En juillet 2013, Edenred prévoyait encore un résultat d’exploitation compris entre 370 et 390 millions d’euros, avant de préciser en octobre qu’il l’attendait dans le bas de la fourchette. La dévaluation du bolivar fuerte aura par ailleurs un impact de 140 millions d’euros sur la dette nette de la société. Le 17 décembre, Moody’s avait dégradé d’un cran, à Caa1, soit le septième niveau de la catégorie junk, la note souveraine du Venezuela. L’agence jugeait que le pays producteur de pétrole se trouvait en situation d’effondrement économique et financier.
Edenred, dont l’exposition aux zones émergentes est aussi un gage de croissance à moyen terme, va continuer à surveiller l’évolution des devises de ces pays, alors que 2014 sera marqué par le ralentissement des injections de liquidité de la Fed (le «tapering»). Entre la première dévaluation du Venezuela en février et la baisse du real brésilien au printemps, l’effet de change négatif a représenté 374 millions d’euros sur les volumes d'émissions d’Edenred au premier semestre, soit près de 5 points de croissance du chiffre d’affaires.
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