
Le soutien d’Eurocement augmente les chances de la fusion Lafarge-Holcim
Le franc soutien apporté la semaine dernière par Eurocement Holding à la fusion entre Lafarge et Holcim renforce considérablement les chances d’un vote positif des actionnaires lors de l’assemblée générale extraordinaire du cimentier suisse prévue ce vendredi. Alors qu’il avait auparavant fait monter la pression sur Holcim, le groupe russe, son deuxième actionnaire avec plus de 10,8% du capital, a pris sa décision après avoir analysé «tous les avantages et les inconvénients liés à la création possible d’un leader mondial des matériaux de construction».
Il en a conclu que «le potentiel de développement de la nouvelle entité est très favorable» et entend continuer à «contribuer positivement à l’expansion du groupe élargi». Mi-avril, Eurocement avait déjà répondu favorablement à la proposition de Holcim de rejoindre le conseil d’administration du groupe fusionné, en choisissant de se faire représenter par son fondateur Filaret Galchev, également président du conseil d’administration du cimentier russe.
Holcim doit obtenir l’aval de deux tiers de ses actionnaires pour procéder à l’augmentation de capital nécessaire au financement de l’opération. Le premier actionnaire Thomas Schmidheiny, qui détient une participation de 20,1%, avait déjà fait savoir qu’il était favorable au rapprochement des deux groupes. Avec un flottant représentant près de 60% du capital, il semble improbable que ses autres actionnaires votent en nombre suffisant contre cet appel au marché pour bloquer l’opération. Le cimentier suisse a de surcroît obtenu en mars une nouvelle parité d'échange et une nouvelle gouvernance pour le groupe fusionné. Les dirigeants des deux groupes ont réaffirmé leur intention de boucler la fusion en juillet prochain.
Si le premier trimestre 2015 ne représente qu’un cinquième du chiffre d’affaires annuel de Lafarge et de Holcim, leurs résultats sur la période ont été plutôt solides, ce qui a conduit les deux groupes à confirmer leurs prévisions respectives. Lafarge, qui avait connu un quatrième trimestre 2014 difficile, a même dépassé le consensus sur son excédent brut d’exploitation. «Cela relativise les craintes liées à la baisse du prix du pétrole sur la zone clé du cimentier français, à savoir le Moyen-Orient et l’Afrique», estiment les analystes d’Aurel BGC. Ils ajoutent que c’est pour celui-ci en tout état de cause «une situation favorable dans le cadre de la fusion avec Holcim».
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« Aucun regret » : les manifestants népalais blessés fiers d'avoir porté le changement
Katmandou - Le 8 septembre, l’étudiant Aditya Rawal a vu 14 personnes tomber devant lui sous les balles de la police près du Parlement népalais où il manifestait contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. Il s’est précipité, les mains en l’air, pour aider l’un de ses camarades quand il a été lui-même atteint à un bras et au ventre. «J’avais entendu quelque part qu’en levant les deux mains, ils ne nous tireraient pas dessus», raconte à l’AFP ce jeune spécialiste de marketing numérique de 22 ans, depuis son lit d’un hôpital de la capitale Katmandou. «Mais j'étais leur cible», ajoute-t-il. Ce lundi-là, Aditya Rawal avait rejoint le cortège de milliers de jeunes, réunis sous la bannière de la «Génération Z», qui dénonçaient un gouvernement à leur yeux corrompu et incapable de satisfaire leurs exigences, notamment en matière d’emploi. Plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale. «Il y avait eu beaucoup de manifestations auxquelles participaient des personnes plus âgées, mais lors de la nôtre, ils ont eu recours à des armes à feu», se désole-t-il. Au lendemain de la manifestation, la colère s’est prolongée dans les rues de la capitale, où les principaux symboles du pouvoir - Parlement, bâtiments gouvernementaux, résidences d'élus - ont été incendiés ou détruits. Selon le dernier bilan officiel, ces émeutes, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, ont fait au moins 72 morts. Et 191 blessés étaient encore hospitalisés dimanche, comme Aditya Rawal. Le Premier ministre KP Sharma Oli n’a eu d’autre choix que de démissionner, remplacé vendredi par l’ex-cheffe de la Cour suprême Sushila Kalki, 73 ans, à la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’aux élections prévues le 5 mars 2026. «Du courage» L’infirmière Usha Khanal, 36 ans, raconte avoir soigné des blessés avec des gants «imbibés de sang» au milieu des gaz lacrymogènes tirés à proximité par les forces de l’ordre. L’hôpital public de Katmandou a admis 458 manifestants blessés, six y sont morts dont quatre âgés de moins de 30 ans. «Nous voulons un gouvernement transparent, sans corruption et pas une dictature», met en garde Aditya Rawal. «S’il n’y a pas de changement, nous avons encore le temps de nous battre.» La cousine d’Aditya Rawal, Puja Kunwar, 20 ans, reste à son chevet depuis lundi. «Il a agi pour notre pays», assure la jeune femme, «cela me donne vraiment du courage». Dans le même service, Subash Dhakal, un manifestant de 19 ans grièvement blessé aux genoux, a été informé par ses médecins. Il devra rester alité pendant six mois. Les sacrifices des victimes «ne doivent pas être vains», souligne-t-il. «Ce que nous avons fait a fait tomber le gouvernement et permis d’en nommer un autre (...) nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière». Sa mère enseignante dans une école publique, Bhawani Dhakal, 45 ans, lui avait donné de l’argent pour rejoindre en bus les manifestations depuis leur ville natale, à 30 km de Katmandou. Elle raconte avoir elle-même manifesté, il y a quelques mois, avec des collègues contre un projet de loi sur l'éducation. Sans résultat. «C’est incroyable qu’ils aient réussi à susciter un tel changement en seulement vingt-quatre heures», se félicite-t-elle. «Nos enfants ont fait partir tous les dirigeants corrompus.» Subash Dhakal est tout aussi fier. «Je n’ai aucun regret,» affirme-t-il. «Je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour tout le monde, de ma famille à tous les frères. La douleur (de ma blessure) est éphémère, elle aura surtout permis des changements». Glenda KWEK and Anup OJHA © Agence France-Presse -
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