Le secteur des paris en ligne peine à se concentrer

L’échec de l’offre sur 888 Holdings illustre la difficulté à valoriser ce type de sociétés. Mais l’intérêt pour le secteur ne devrait pas faiblir.
Antoine Landrot

Alors qu’elle avait confirmé la semaine dernière l’intérêt que lui portait William Hill, premier bookmaker britannique, la société israélienne 888 Holdings a annoncé hier matin la fin des discussions. «En raison d’une divergence d’opinion importante quant au montant de l’offre avec un actionnaire de référence, il n’a pas été possible de parvenir à un accord sur les termes d’une offre», a expliqué 888 Holdings.

Le bookmaker avait proposé 200 pence par action (soit 14,3 fois son Ebitda) assorti d’un dividende de trois pence par titre, précise l’entreprise, ce qui valorisait le groupe israélien à 720 millions de livres (973 millions d’euros). Mais selon le Times, la famille Shaked (co-fondatrice de 888 Holdings) demandait 300 pence. L’action de 888 Holdings, qui s’était apprécié de plus de 20% la semaine dernière, a clôturé la séance d’hier en baisse de 11,1% à 151,7 pence, après avoir perdu jusqu'à 17,7% en séance. L’action William Hill a peu changé (+0,8% à 385,6 pence).

La réaction des investisseurs illustre leur déception alors que le secteur est lucratif mais encore dispersé. Le durcissement du cadre réglementaire et de la fiscalité pousse les groupes à croître en ligne. Dans ce contexte, les systèmes d’information revêtent une importance fondamentale. «Le marché devrait voir dans tout éventuel accord une acquisition de technologie, plutôt que l’acquisition d’un flux de bénéfices», estimaient les analystes de Credit Suisse la semaine dernière.

Les échecs de rapprochement ont été nombreux. En 2011, 888 Holdings avait considéré insuffisante une offre de Ladbrokes – qui a également convoité Sportingbet, sans plus de succès. CVC Capital Partners a acquis Sky Betting & Gaming, la filiale de paris en ligne du groupe de télévision Sky, en décembre dernier, après avoir renoncé à Betfair en mai 2013, malgré une proposition d’un milliard de livres. Bwin.Party s’est effondré de 22% vendredi suite à une rumeur de retrait de prétendants.

Il est toutefois peu probable que l’échec de William Hill provoque un désintérêt pour le secteur. «William Hill a indirectement fait savoir qu’il était prêt à acquérir des sociétés de paris en ligne avec une plate-forme maison, et qu’il est prêt à les payer environ 14 fois l’Ebitda», souligne un analyste. Deutsche Telekom a confirmé en septembre vouloir se lancer dans les paris sportifs en ligne. En novembre, Bwin.Party avait indiqué étudier les propositions de plusieurs prétendants, avec l’aide de Deutsche Bank.

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