Le Royaume-Uni veut donner un coup de fouet à ses placements privés

A l’image du travail effectué en France, la Loan Market Association veut créer une documentation standard pour lever les freins actuels
Olivier Pinaud

Les placements privés continuent d’alimenter la réflexion en Europe. Alors que la France est sur le point de se doter d’une charte pour mieux encadrer les relations entre émetteurs et investisseurs, le Royaume-Uni tente également de son côté d’ordonner son marché pour aider à son décollage. La Loan Market Association (LMA) vient de mettre sur pied un groupe de travail dont la mission est d’établir d’ici à la fin de l’année un modèle de documentation.

«Même si d’autres freins existent à la création d’un véritable marché européen des placements privés, il est admis que la rédaction d’un modèle standard constituera une première avancée en apportant un cadre et un langage commun aux différents intervenants dans ce type d’émission», explique la LMA.

Ce modèle s’inspirera des contrats déjà établis par la LMA pour les financements investment grade. Le groupe de travail se focalisera d’ailleurs dans un premier temps uniquement sur les sociétés les mieux notées, même si la LMA n’exclut pas à l’avenir d’élargir le cadre à d’autres types d’émetteurs.

La rédaction de cette documentation standard vise notamment à répondre aux critiques des entreprises de taille intermédiaire (ETI) et PME britanniques, auxquelles se destinent les placements privés de dette. Le rapport commandé en 2012 à Tim Breedon, alors directeur général de Legal & General, sur les marchés de dette alternatifs, chiffrait à 120.000 livres au minimum le coût de rédaction de la documentation juridique pour un placement privé, chaque opération étant différente d’une autre. La standardisation permettrait de réduire cette charge de 75%, indiquait le rapport.

En développant un modèle standard, le Royaume-Uni souhaite accélérer le développement de ce marché, alors que les émetteurs britanniques ont souffert d’une contraction du crédit bancaire bien plus forte qu’en France ou en Allemagne, et que les investisseurs se plaignent d’une transparence encore trop faible. Aux Etats-Unis, environ 0,2% du total des actifs gérés par les investisseurs institutionnels va vers des placements privés.

En appliquant ce ratio au marché britannique, cela conduirait à 15 milliards de livres potentiels (18 milliards d’euros), calculait le rapport Breedon, soit 2,5 à 5 fois plus que la taille estimée actuelle des placements privés britanniques.

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