Le rachat de WDF par Dufry dépendra de la décision du régulateur italien

Un minoritaire espagnol a saisi la Consob au motif que l’offre du chinois Boyu, 20% plus élevée que celle de WDF, a été ignorée, selon le FT.
Bruno de Roulhac

Une épée de Damoclès est suspendue au-dessus de la tête de World Duty Free (WDF). Fin mars, le suisse Dufry avait annoncé le rachat de la participation de 50,1% de la famille Benetton dans WDF au prix de 10,25 euros par action, valorisant l’ensemble du groupe italien de boutiques hors taxe 3,6 milliards d’euros dette incluse. Mais l’opération est remise en cause par un actionnaire minoritaire espagnol de WDF qui aurait saisi la Consob, le régulateur italien, selon le Financial Times.

En effet, selon le quotidien, la famille Benetton aurait accepté de vendre sa participation à Dufry, alors que le chinois Boyu aurait fait une offre mieux disante, à 12,30 euros par action, soit 20% au-dessus de la proposition du groupe suisse. La famille Benetton n’avait pas fait secret de deux autres propositions plus élevées, mais non agréées. Pour sa part, le patron de WDF avait aussi expliqué avoir reçu des offres à un meilleur prix, mais il avait également précisé en mars dernier qu’elles étaient assorties de conditions. Toutefois pour Boyu, les conditions n’étaient pas différentes de celles des autres candidats en lice, explique le quotidien britannique. Parmi les autres candidats au rachat de WDF figuraient le français Lagardère, le sud-coréen Lotte Group, ou encore le chinois Sunrise Duty Free.

Coup dur pour Dufry. Initialement, il espérait boucler le rachat en numéraire de la participation de la famille Benetton au troisième trimestre 2015 et lancer dans la foulée une OPA sur le solde du capital au même prix de 10,25 euros par action. L’action cotait hier 10,18 euros à Milan, en hausse de 1,29%.

Dufry compte financer l’opération par dette et augmentation de capital. D’une part, l’acquisition de WDF et le refinancement de sa dette seront assurés par une facilité de crédit de 3,6 milliards d’euros auprès de BBVA, Goldman Sachs, ING, Santander, UBS et UniCredit. D’autre part, l’augmentation de capital de 2,2 milliards de francs suisses est garantie par un consortium bancaire et par des investisseurs, GIC, Qatar Investment Authority et Temasek.

De plus, des actionnaires pesant ensemble 30% des droits de vote se sont engagés irrévocablement à voter en faveur de cette augmentation de capital. Un projet maintenant suspendu dans l’attente de la décision de la Consob.

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