Le passage à vide des groupes de spiritueux en Chine semble derrière eux

Après les très mauvais chiffres de Pernod Ricard, Rémy Cointreau et Diageo, LVMH a rassuré le marché avec une stabilité de ses ventes
Bruno de Roulhac

Coup de froid sur le secteur des spiritueux. Diageo a renforcé les inquiètudes la semaine dernière en dévoilant un chiffre d’affaires semestriel (juillet-décembre) en croissance organique de 1,8%, après +2,2% au premier trimestre. En Asie, le chiffre d’affaires a reculé de 6% et même de 23% en Chine. Les seules ventes de Baijiu (eaux de vie) en Chine se sont effondrées de 66%. Néanmoins, le groupe britannique table sur une amélioration du chiffre d’affaires sur son second semestre.

Le groupe britannique n’est pas le seul à souffrir. Dès le mois d’octobre, Pernod Ricard avait prévenu le marché qu’il ne pourrait maintenir son rythme de croissance, en raison du ralentissement dans les marchés émergents, particulièrement en Chine. Sur son premier trimestre (juillet-septembre), les ventes du groupe ont reculé de 9% (-1% en croissance interne) et de 14% en Asie (-6% en organique), dont une baisse «à deux chiffres» en Chine, en raison du ralentissement de la croissance du pays et des mesures prises par Pékin pour lutter contre les dépenses ostentatoires. Aussi, Pernod Ricard table seulement sur une hausse de 4 à 5% de son résultat opérationnel courant 2013-2014, contre +6% en 2012-2013.

Si Pernod Ricard anticipe une «amélioration graduelle» en Chine, Rémy Cointreau a douché le marché fin novembre en lançant un violent avertissement sur ses résultats annuels, clos fin mars, prévoyant une chute de «20% voire légèrement plus» de son résultat opérationnel courant. Début janvier, le groupe familial s’est séparé successivement de son directeur général et du patron de Rémy Martin, filiale qui pèse pour près de 90% des résultats du groupe. Fin janvier, Rémy Cointreau a publié des ventes trimestrielles (octobre-décembre) en chute organique de près de 19%, et de 32% pour Rémy Martin. Toutefois, le groupe anticipe une reprise des ventes de cognac en Chine, de 5 à 10%, à partir d’avril 2014.

Seule petite éclaircie : les ventes annuelle de LVMH. Le groupe de luxe a publié une croissance organique de 6% de ses vins et spiritueux en 2013 (+7% pour les cognacs et spiritueux) dont +4% au quatrième trimestre, et de 9% du résultat opérationnel courant de la division (+13% pour les cognacs et spiritueux). Si les volumes de vente de cognac Hennessy en Chine ont reculé, le chiffre d’affaires parvient à rester stable.

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