Le nouveau Vivendi prendra réellement forme au printemps

Le groupe n’a donné ni prévision pour 2014 ni montant du dividende. Il attend d’avoir achevé sa revue stratégique et trouvé la bonne solution pour SFR
Olivier Pinaud

Beaucoup de questions. Peu de réponses. La direction de Vivendi n’a pas éclairci les nombreuses zones d’ombre qui entourent l’avenir du groupe de médias et de télécoms, dont l’Ebitda a plié de 11% l’an dernier à cause de la chute de 16% de celui de SFR. Aucun chiffre n’a été avancé pour 2014 et le montant du dividende 2013 n’a pas été arrêté, provoquant une baisse de 5,5% de l’action en début de séance hier, partiellement rattrapée par la suite.

Par prudence, le groupe dit attendre d’avoir perçu les 4,2 milliards d’euros de la vente à Etisalat des 53% dans Maroc Telecom pour fixer le dividende. Selon Hervé Philippe, le directeur financier de Vivendi, le montant pourrait être annoncé fin mars ou début avril. Il ne sera validé que le 24 juin lors de l’assemblée générale, dont la date a été repoussée de deux mois par rapport aux autres années afin de laisser le temps à la direction de finaliser la revue stratégique engagée en 2012.

«Nous devrions pouvoir clarifier notre feuille de route fin avril ou début mai», a indiqué Arnaud de Puyfontaine, directeur général des activités médias et contenus de Vivendi appelées à devenir le cœur du groupe une fois SFR vendu ou mis en Bourse. L’opération se prépare. Les écarts d’acquisitions liés à SFR ont été dépréciés de 2,4 milliards d’euros, soit un quart du stock de 9,1 milliards comptabilisés fin 2012.

En 2013, les médias ont généré 11,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en hausse de 1,7% à données constantes. Leur Ebitda a crû d’autant, à 2,1 milliards, soit une marge brute opérationnelle de 17,5%. Vivendi annoncera au printemps les perspectives de croissance à moyen terme de ces activités. L’un des objectifs de la revue stratégique, a expliqué Arnaud de Puyfontaine, est d’élaborer une organisation qui rende le groupe plus fort que la seule addition des différentes activités. En quelque sorte de combler le manque de synergies dont Vivendi souffre depuis des années, avec à la clé le démantèlement poussé par Vincent Bolloré, premier actionnaire individuel avec seulement 5% du capital.

Seule certitude, le brésilien GVT, appelé à vendre de plus en plus de contenus, fera partie du projet. Quant à d’éventuelles acquisitions, la direction se voudra «opportuniste» mais promet de rester financièrement disciplinée. Les quelque 4 milliards d’euros de trésorerie nette, avant dividende exceptionnel, dont pourrait disposer Vivendi une fois SFR vendu risquent de faire tourner les têtes.

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