Le nouveau patron de Deutsche Telekom hérite d’importants défis stratégiques

Comme annoncé il y a un an déjà, René Obermann a passé le relais à Timotheus Höttges, qui fait face à la consolidation du secteur
Benoît Menou

Timotheus Höttges s’est officiellement saisi hier des rênes de Deutsche Telekom, dont il était précédemment le directeur financier. Il succède, comme annoncé il y a un an déjà par l’opérateur télécoms historique allemand, à René Obermann, présent depuis seize ans au sein du groupe dont sept en tant que directeur général. Le sortant, qui a rejoint le 1er novembre le conseil de surveillance de ThyssenKrupp, souhaite selon Deutsche Telekom retrouver le goût des tâches opérationnelles et entrepreneuriales.

Le poste de directeur financier échoit à Thomas Dannenfeldt, jusqu’ici responsable financier des activités allemandes.

La succession de René Obermann ne devrait pas bouleverser la stratégie de Deutsche Telekom. La longue période de transition aura permis de préparer le terrain, qui n’en demeure pas moins miné pour le nouveau dirigeant. Ce dernier avance certes en paysage connu, présent au sein du géant allemand depuis 2000 et maîtrisant ses finances depuis 2009. Le changement dans la continuité a été esquissé dès décembre 2012, lorsque Timotheus Höttges promettait déjà de devoir «d’abord investir massivement dans nos réseaux en Allemagne, mais aussi aux Etats-Unis, pour assurer l’avenir de notre entreprise».

Après avoir annoncé en novembre la cession à Hellman & Friedman pour 1,5 milliard de sa filiale de publicité en ligne Scout24, Deutsche Telekom pourrait être intéressé par la mise en vente par le gouvernement slovène, dans le cadre d’un plan de privatisations, de l’opérateur historique local. Timotheus Höttges se penchera également sur le devenir d’EE (Everything Everywhere), la coentreprise à 50/50 avec Orange au Royaume-Uni.

Mais l’attention des observateurs se porte avant tout tant sur la concurrence à laquelle doit faire face le groupe sur son marché historique (où le groupe a réalisé en 2012 moins de la moitié de son chiffre d’affaires) que sur la recomposition du paysage des télécoms aux Etats-Unis.

En Europe également, les prétentions relayées par certains analystes d’AT&T sur Vodafone pourraient contraindre les principaux opérateurs historiques à accompagner activement le mouvement de consolidation. Outre-Atlantique, Sprint, sous la coupe désormais du japonais Softbank, pourrait en parallèle tenter de mettre la main sur T-Mobile USA, une cible qui avait d’ailleurs échappé à AT&T en 2011 pour des raisons réglementaires de concurrence.

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