Le mouvement des biotechs françaises vers le marché américain s’accélère

Erytech lance un programme de cotation par ADR. Cellectis a entamé son processus d’introduction aux Etats-Unis. Les valorisations s’envolent.
Bruno de Roulhac
biotechs- pharmacie chimie recherche laboratoire tube à essais

La Bourse américaine ressemble toujours à l’eldorado pour les biotechs françaises. Alors que Cellectis, la biopharmaceutique spécialisée en ingénierie des génomes pour le traitement des cancers, a annoncé en fin de semaine dernière son projet d’introduction aux Etats-Unis, Erytech, biopharmaceutique également spécialisée en oncologie, vient de lancer un programme de cotation par ADR (American Depositary Receipt) aux Etats-Unis, afin d’accroître sa visibilité outre-Atlantique.

«Suite aux dernières levées de fonds réussies, les investisseurs américains sont devenus une composante importante de notre actionnariat, explique Gil Beyen, PDG d’Erytech. Ce programme ADR offrira des solutions alternatives de négociation pour les investisseurs américains actuels et futurs». L’arrivée sur le marché américain est largement saluée par les investisseurs: Erytech rebondissait hier de 7,78% (+130% en six mois), tandis que Cellectis a gagné 38% sur les deux dernières séances et a presque doublé de valeur en une semaine, après avoir obtenu un brevet majeur sur l’ingénierie des génomes induite par nucléases.

Alors que les IPO dans le secteur de la santé aux Etats-Unis ont été deux fois plus nombreuses en 2014 qu’en 2013, les français Innate Pharma et Genfit pourraient rejoindre prochainement le marché américain.

« En s’introduisant aux Etats-Unis, les biotechs françaises ont accès à des financements massifs, grâce aux nombreux investisseurs spécialisés, peu ou pas présents en France et en Europe, explique Arsène Guekam, analyste chez CM-CIC Securities. Les investisseurs américains ont davantage confiance dans ce secteur après des succès majeurs, comme Genzyme, Genentech ou Amgen. D’ailleurs, au même stade de développement la valorisation est deux à trois plus élevée sur le Nasdaq que sur Euronext ».

Toutefois, une introduction sur Euronext «reste importante pour une biotech française, ajoute Arsène Guekam. En plus du coût d’une double cotation, l’accès aux investisseurs spécialisés n’est possible qu’avec une capitalisation d’au moins 200 millions d’euros ».

Déjà, en octobre dernier, DBV Technologies, spécialisée dans le traitement des allergies alimentaires, avait fait ses premiers pas sur le Nasdaq, en levant 133 millions de dollars après l’exercice de l’option de surallocation. En un an, l’action à Paris a presque quadruplé de valeur (+285%).

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