Le marché salue la fin de la crise de gouvernance chez Volkswagen

Si le départ de Ferdinand Piëch laisse des questions en suspens, les analystes estiment le groupe désormais plus apte à franchir ses obstacles.
Antoine Landrot

Il y a de quoi se vexer: la démission samedi du président du conseil de surveillance de Volkswagen Ferdinand Piëch, l’un des dirigeants les plus marquants qu’a connus le groupe, a été saluée par les investisseurs. L’action du deuxième constructeur automobile mondial a clos la séance en hausse de 3,85% hier, à 241,45 euros. Le président du directoire Martin Winterkorn – publiquement contesté par Ferdinand Piëch deux semaines plus tôt – a désormais les coudées plus franches.

Le marché apprécie la fin de la crise de gouvernance, apparue dans un contexte délicat pour Volkswagen, entre les ventes décevantes aux Etats-Unis, la faible rentabilité de la marque Volkswagen et la lenteur de l’avancement des projets en Asie. La démission de Ferdinand Piëch limite également le risque de guerre de succession, puisque le conflit hypothéquait les chances de Martin Winterkorn de lui succéder en avril 2017.

«Ce geste permet le dénouement plus rapide que prévu de la lutte de pouvoir, indique Kepler Cheuvreux. Piëch a exercé une influence importante dans la stratégie actuelle, très fructueuse selon nous [...]. Toutefois, sa vision à long terme a imprégné la direction de VW, de telle sorte que nous ne voyons pas la société déboussolée par son départ.» Certains estiment que les filiales gagneront en autonomie, en particulier aux Etats-Unis, où l’offre du groupe peine à séduire les Américains.

Toutefois, il pourrait ne s’agir que d’un répit jusqu’à la publication des comptes du premier trimestre demain. «Les investisseurs doivent se demander pourquoi Piëch s’est opposé si violemment à Winterkorn. Les raisons étaient-elles strictement opérationnelles, ou stratégiques? [...] Les résultats du premier trimestre seront décisifs pour apaiser les esprits», prévient Exane BNP Paribas. Etant donné le soutien dont a bénéficié Martin Winterkorn de la part du conseil, le courtier croit davantage à un désaccord stratégique avec Ferdinand Piëch, probablement sur l’idée d’un rapprochement. L’année dernière, le groupe avait démenti les rumeurs de discussions entre Ferdinand Piëch et Sergio Marchionne portant sur l’entrée de VW au capital de Fiat Chrysler.

Le groupe a bénéficié du redressement du marché européen au premier trimestre, mais, «mis à part Audi, il a souffert d’une chute des ventes aux Etats-Unis en mars», rappelle Equinet Bank. Etant donné son exposition aux marchés latino-américains et russe, le groupe devrait subir un effet de change négatif.

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