Le Japon prépare la mise en Bourse de ses services postaux

Quinze établissements ont été présélectionnés pour participer à l’opération, dont le montant reste encore incertain
Antoine Duroyon

L’IPO de tous les records se prépare au Japon. Muni d’une liste de 21 candidats (quinze établissements domestiques et six étrangers), le gouvernement nippon a présélectionné quinze banques pour piloter l’entrée en Bourse de Post Japan. Parmi celles retenues figurent entre autres Citigroup, Nomura, Goldman Sachs, UBS, JPMorgan ou encore BofA Merrill Lynch. La liste définitive, qui comprendra dix noms, sera arrêtée début octobre, a fait savoir le ministère des Finances.

L’opération sera d’une ampleur inédite puisqu’elle devrait comprendre à la fois la holding, les activités de distribution et les services financiers (banque et assurance). La taille de l’opération reste une inconnue. L’ancien ministre de la Réforme postale, Mikio Shimoji, évoquait en 2012 un placement pouvant dépasser les 4.000 milliards de yens (38 milliards de dollars). Selon Reuters, l’exécutif aurait toutefois revu ses ambitions à la baisse et tablerait sur un montant proche de 1.000 milliards de yens (10 milliards de dollars). En mars 2013, un rapport ministériel valorisait l’institution à 12.400 milliards de yens. La dernière IPO d’envergure dans l’Archipel remonte à tout juste deux ans avec la levée par Japan Airlines d’un total de 663,25 milliards de yens (l'équivalent de 6,6 milliards d’euros à l'époque).

Avec cette opération prévue pour 2015, l’ambition du gouvernement est de proposer aux investisseurs particuliers une valeur de rendement alternative aux utilities. Mais selon un analyste de Deutsche Securities cité par le Nikkei, sur la base d’un ratio price-to-book de 1, Japan Post devra distribuer quelque 400 milliards de yens afin de dégager un rendement de 3% et voir son titre qualifié de valeur de rendement. Un objectif qui semble difficile à atteindre à la lumière des performances récentes. Sur le dernier exercice fiscal, le gouvernement a perçu 38,5 milliards de yens de dividende. Pour l’exercice fiscal en cours, son bénéfice net est estimé à 330 milliards de yens.

Afin d’accroître sa rentabilité en prévision de l’IPO, Citigroup écrivait en juin que Japan Post pourrait céder une partie de son gigantesque réservoir d’obligations souveraines, estimé à 172.000 milliards de yens, au profit d’actifs plus risqués. Son PDG, Taizo Nishimuro, a exclu tout bouleversement important afin de ne pas déstabiliser le marché. Le groupe détenait au total à fin juin 292.000 milliards de yens d’actifs.

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