
Le groupe Thales renonce à une gouvernance duale
Autant Henri Proglio a bruyamment claqué la porte du conseil de Thales, autant l’assemblée générale du groupe de défense et d’aérospatial mercredi matin a été feutrée et policée. Peu avant le début de l’AG, le conseil d’administration de Thales s’est réuni pour prendre acte de la démission de l’ancien PDG d’EDF. En conséquence, le PDG, Patrice Caine, a annoncé aux actionnaires que le conseil resterait composé de 16 membres – cinq représentant l’Etat, quatre Dassault, deux les salariés, un les salariés actionnaires, et enfin quatre personnalités qualifiées extérieures – alors que l’avenant du 25 février au pacte d’actionnaires entre l’Etat et Dassault Aviation prévoyait de passer à 18 administrateurs, en accordant un siège de plus au partenaire industriel, et un de plus au secteur public.
Aussi, la résolution devant nommer au conseil Thierry Aulagnon, ancien patron mondial du coverage et de la banque d’investissement à la Société Générale, au titre du quota d’administrateurs de l’Etat, a été retirée. Les résolutions concernant la revalorisation des jetons de présence (le conseil devant passer de 16 à 18 administrateurs), supprimant la voix prépondérante du président du conseil (ce que prévoyait l’avenant du 25 février), et relevant l’âge limite du président du conseil de 65 à 69 ans (Henri Proglio fêtant ses 66 ans le mois prochain), ont également été retirées.
Patrice Caine, en principe PDG à titre provisoire, le restera. Il a simplement acté le fait que la gouvernance dissociée n’est pas mise en place, se refusant à préciser ce qu’il en sera à moyen terme. Le PDG a confirmé l’objectif de marge d’exploitation de 9,5 à 10% à horizon 2017-2018, contre 7,6% en 2014 (8,5% hors DCNS), misant notamment sur le renforcement du groupe dans le civil et dans les émergents.
Pour des raisons juridiques, les actionnaires devaient néanmoins ratifier la cooptation d’Henri Proglio en qualité d’administrateur le 23 décembre 2014. Ils l’ont fait à 92,72% ! Les autres résolutions ont été largement adoptées, notamment près de 94% pour le «say on pay» de Jean-Bernard Lévy, PDG du 1er janvier au 26 novembre 2014, tandis que les engagements réglementés sur les indemnités de rupture, l’assurance chômage, et la rémunération différée de Patrice Caine, ont été approuvés entre 85% et 87%.
Plus d'articles du même thème
-
Les agences de crédit affichent leur optimisme pour la Péninsule ibérique
S&P Global a relevé vendredi d’un cran à «A+» la note de l’Espagne, tandis que Fitch a aussi rehaussé d’un cran à «A» celle du Portugal, avec une perspective stable dans les deux cas. -
Boeing échoue encore à faire cesser la grève dans son pôle défense
Le conflit, qui touche trois usines américaines, va se poursuivre après le rejet vendredi de la dernière proposition de convention collective présentée par l’avionneur. -
«L’or demeure l’une de nos convictions fortes»
Nicolas Laroche, Global Head of Advisory & Asset Allocation, UBP
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Le Crédit Agricole CIB transige sur les « CumCum »
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
Contenu de nos partenaires
-
C'est non !
L’appel de la tech française contre la taxe Zucman
Start-uppers et investisseurs affirment que la taxe sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros est non seulement « contre-productive » mais aussi « inopérante ». Et détourne de l'essentiel : le risque de décrochage -
Editorial
L'imposture des hausses d'impôts comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté »