L’AMF appelle à protéger et développer l’analyse financière

Dans sa réponse au projet d’Union des marchés des capitaux, l’autorité rappelle les risques que fait peser MIF 2 sur le modèle économique de la recherche.
Olivier Pinaud

Après une mandature Barnier occupée à remettre de l’ordre et à sécuriser le secteur financier européen, l’Autorité des marchés financiers accueille favorablement le projet d’Union des marchés des capitaux porté par Jonathan Hill, le nouveau commissaire européen aux Services financiers. Gérard Rameix, le président de l’AMF, et le collège de l’autorité, ont d’ailleurs profité de la visite du commissaire européen la semaine dernière pour lui faire part d’une série de propositions qui pourraient contribuer à approfondir le bassin d’investisseurs en Europe et aider au financement des entreprises.

Parmi ces propositions, regroupées dans la réponse à la consultation lancée par Bruxelles sur le projet d’Union des marchés de capitaux, Gérard Rameix a notamment insisté sur la nécessité de protéger et de développer l’analyse financière, alors que l’application de la directive Marchés d’instruments financiers (MIF 2) est en passe de transformer le mode de financement. «Nous avons besoin de cohérence entre l’Union des marchés de capitaux et les travaux en cours sur MIF 2», explique Guillaume Eliet, secrétaire général adjoint de l’AMF, en charge de la régulation et des affaires internationales.

L’AMF rappelle qu’«une augmentation abusive des coûts administratifs pour les bureaux de recherche imposerait de mutualiser ceux-ci et de ce fait favoriserait indûment les grandes structures». Elle prône donc un financement «par l’ensemble des parties en bénéficiant (BFI, investisseurs particuliers ou fonds de gestion collective), les conflits d’intérêts étant essentiellement encadrés par la maîtrise et la transparence des budgets affectés aux différents bureaux d’analyse utilisés».

Autre proposition soumise par l’AMF: le renforcement du rôle de l’Esma, le superviseur européen des marchés. «L’Esma fonctionne bien. Toutefois, elle est dotée de pouvoirs qu’elle n’a pas encore eu l’occasion d’employer, occupée qu’elle est à la création des différentes règles. Elle doit pouvoir s’attacher maintenant à la surveillance du respect de ces règles», poursuit Guillaume Eliet.

L’Esma pourrait ainsi être renforcée pour assurer une fonction centrale de supervision des reportings imposés par les différents règlements (Emir, MIF, AIFM…). Cela permettrait aussi une mutualisation des systèmes informatiques, aujourd’hui gérés par les régulateurs des Etats-membres.

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