L’alliance Renault-Nissan devrait prendre le contrôle d’Avtovaz d’ici 2014

Le constructeur français devra verser 300 millions de dollars supplémentaires, tandis que Nissan déboursera 450 millions pour entrer au capital
Yves-Marc Le Reour
Sur un site d'Avtovaz en Russie. Photo: Andrey Rudakov/Bloomberg
Sur un site d'Avtovaz en Russie. Photo: Andrey Rudakov/Bloomberg  - 

Il y a loin de la coupe aux lèvres. Ainsi peut se résumer le sentiment des investisseurs, après l’annonce d’un accord préliminaire devant conduire à la prise de contrôle du groupe automobile russe Avtovaz par l’alliance Renault-Nissan. L’action du constructeur de la Lada a cédé plus de 7% à Moscou, tandis que le titre Renault a gagné 0,8% à Paris.

Le groupe français et son partenaire japonais ont signé hier un protocole d’accord permettant la création d’une coentreprise avec la société publique Russian Technologies (RT), qui détient actuellement 36% d’Avtovaz. Renault, qui avait déboursé en 2008 un milliard de dollars (760 millions d’euros) pour acquérir 25% plus une action du groupe russe, investira par étapes 300 millions de dollars supplémentaires, tandis que Nissan versera 450 millions pour entrer au capital. Lorsque la transaction sera parachevée, au plus tard en 2014, l’alliance contrôlera 67,1% de cette coentreprise qui détiendra à son tour 74,5% d’Avtovaz. La coentreprise aura également racheté à cet horizon la part de 20% actuellement détenue par le fonds Troïka Dialog, troisième actionnaire du groupe russe.

Au total, Renault possédera indirectement un peu plus de 35% du capital d’Avtovaz contre 15% pour Nissan. Le solde sera aux mains de RT qui prendra en charge la restructuration de la dette du constructeur russe, en percevant le produit de la cession d’actifs non stratégiques. «La dette de 1,5 milliard de dollars qui devait être remboursée à RT entre 2012 et 2019 sera étalée sur plus de vingt ans», a précisé Jérémie Papin, responsable de la stratégie financière de Renault-Nissan.

L’accord définitif devrait être signé avant fin 2012. «Cette annonce confirme simplement l’intérêt de Renault et Nissan pour Avtovaz, mais le protocole n’est pas juridiquement contraignant», estime Andrey Rozhkov, analyste chez IFC Metropol à Moscou. De son côté, le bureau d’analyse de Kepler considère cette étape comme «très positive pour Renault, qui va continuer à investir fortement sur ce marché en croissance».

Avtovaz, dont les capacités de production viennent d’être fortement augmentées, continuera à profiter de «transferts de technologies vers les usines russes», a indiqué Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan. Il compte parvenir à une part de marché automobile combinée (Renault-Nissan-Avtovaz) de 40% en Russie en 2013 contre 33% l’an dernier.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...