L’allemand Merck signe la plus importante acquisition de son histoire

En rachetant Sigma-Aldrich pour 17 milliards de dollars, le groupe familial se renforce dans les produits destinés aux laboratoires de recherche
Yves-Marc Le Réour

Il n’y a pas que l’industrie lourde qui attire les entreprises allemandes aux Etats-Unis. Le groupe pharmaceutique familial Merck a annoncé hier la plus importante acquisition de son histoire avec le rachat en numéraire de Sigma-Aldrich pour 17 milliards de dollars (13,1 milliards d’euros).

Approuvé par le conseil d’administration du groupe américain, conseillé par Morgan Stanley, l’accord prévoit une offre au prix de 140 dollars par action, ce qui représente «une prime de 37% par rapport au cours de clôture de la cible vendredi dernier et de 36% par rapport à son cours de clôture moyen sur un mois», précise Merck. Ce prix valorise la cible environ 20 fois son excédent brut d’exploitation des 12 derniers mois, selon Bloomberg.

La transaction devrait générer des synergies d’environ 200 millions de dollars dans un délai de 3 ans après la clôture de l’opération prévue à la mi-2015, après aval des actionnaires de Sigma-Aldrich. Celui-ci se présente comme le premier fournisseur mondial de produits biochimiques et organiques pour les laboratoires de recherche. Il a dégagé en 2013 un chiffre d’affaires de 2,7 milliards de dollars et une marge nette de 18,2%. Cette acquisition doit permettre à Merck, conseillée par JPMorgan et Guggenheim Securities, de renforcer Millipore, sa filiale américaine spécialisée dans les fournitures, équipements et services pour les laboratoires, rachetée pour 6 milliards de dollars en 2010.

Société en commandite par actions, Merck va ainsi réduire le poids relatif de son activité pharmaceutique qui représentait 62% de son chiffre d’affaires l’an dernier (dont 4% pour l’automédication), contre 38% pour la chimie, notamment les cristaux liquides pour ordinateurs et téléviseurs, segment sur lequel il est leader mondial. Le groupe n’a jusqu’ici lancé aucun médicament vedette à partir de Serono, société biotechnologique suisse acquise pour 13,5 milliards de dollars en 2007.

Mais cela n’a pas empêché le président du directoire Karl-Ludwig Kley de confirmer hier le maintien des «trois piliers» de son développement, à savoir la pharmacie, les cristaux liquides et les produits pour laboratoire. Le rachat de Sigma-Aldrich «montre que l’actionnaire principal tient à cette structure de conglomérat dans laquelle toutes les divisions de l’entreprise ont les moyens financiers d’investir», commente Ulrich Huwald, analyste chez Warburg.

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