Lafarge et Holcim déminent leurs relations avant l’assemblée générale

La nomination d’Eric Olsen comme directeur général du futur groupe vise à apaiser les tensions. Reste à obtenir le feu vert des actionnaires.
Olivier Pinaud

La bataille du 8 mai n’est pas encore gagnée pour Lafarge et Holcim. Mais l’assemblée générale du groupe suisse, décisive pour la fusion entre les deux cimentiers, s’annonce dans de meilleures conditions. Le choix d’Eric Olsen, directeur général adjoint des opérations de Lafarge, pour devenir le premier directeur général du futur groupe LafargeHolcim, a levé une incertitude forte.

Le profil international d’Eric Olsen, franco-américain de 51 ans, vise à apaiser les tensions entre les deux partenaires qui s’étaient cristallisées autour de Bruno Lafont, le PDG de Lafarge, initialement appelé à prendre la direction général du nouveau groupe. «Un de nos défis est de mettre les deux sociétés ensemble dans une équipe, et oublier qui est Lafarge, qui est Holcim», a expliqué hier Eric Olsen dans son premier discours.

Troisième actionnaire de Holcim, avec 6,38% de son capital, le fonds Harris Associates a indiqué hier qu’il ne s’oppose pas à la nomination d’Eric Olsen, mais attend de pouvoir discuter avec lui avant de prendre une position plus ferme. Partagé sur l’opération de fusion, Harris avait prévenu qu’il ne déciderait du sens de son vote à l’AG de Holcim du 8 mai qu’une fois le nom du nouveau directeur général connu. «Nous sommes convaincus que nous aurons suffisamment de voix pour le deal», a lancé hier Wolfgang Reitzle, le président de Holcim, appelé à co-présider avec Bruno Lafont le futur groupe. Holcim doit obtenir une majorité des deux tiers en AG pour valider la fusion. Un doute important subsiste encore sur le vote du russe Filaret Galtchev, deuxième actionnaire de Holcim avec 10,8% du capital via sa structure Eurocement.

Le marché a en tout cas repris confiance. Hier, l’action Lafarge a gagné 5,72% à 63,77 euros. Holcim s’est apprécié de 3,63% à 75,65 francs suisses. «Le profil d’Eric Olsen est intéressant dans la mesure où il combine expérience à l’international, dans différents départements, dans le cadre parfois de missions spécifiques au domaine du M&A», commente Aurel BGC. Hier, Eric Olsen a assuré que les deux groupes étaient déterminés à réaliser les synergies de 1,4 milliard d’euros prévues et que le travail mené depuis un an par le comité d’intégration a montré que ces synergies potentielles étaient «réelles».

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