
Lafarge défend sa notation grâce à ses cessions d’actifs
Lafarge continue à tenir parole en matière de désendettement et de cessions d’actifs. Le cimentier français a annoncé jeudi la vente au groupe belge Etex de sa part résiduelle de 20% dans ses activités de plâtre en Europe et en Amérique du Sud pour 145 millions d’euros. La transaction devrait être finalisée dans les semaines qui viennent, selon un communiqué.
Le groupe avait déjà revendu en 2011 l’essentiel de son plus petit métier, en Europe, en Amérique du Sud, en Australie et en Asie. Il avait alors conservé cette participation de 20% dans une coentreprise créée avec Etex. En juin 2013, le numéro un mondial du ciment a aussi cédé son activité de plaques de plâtre en Amérique du Nord au fonds de capital investissement Lone Star pour 700 millions de dollars (533 millions d’euros) en valeur d’entreprise.
Toujours lesté d’une dette de 10,9 milliards d’euros à la fin du troisième trimestre, héritée du rachat de l'égyptien Orascom en 2008, Lafarge a été rétrogradé en catégorie spéculative en 2011. «Nous pensons que le groupe devra continuer à céder des actifs pour maintenir sa notation actuelle Ba1/BB+», qui le situe juste un cran en dessous de la catégorie investisseur, estimaient les analystes crédit de la Société Générale au lendemain de la publication des résultats du troisième trimestre du groupe.
Mais le vrai objectif de l’entreprise est de retrouver le plus vite possible la catégorie de notation investment grade. Sur un strict plan financier, les 145 millions d’euros reçus d’Etex marquent une petite avancée vers l’objectif d’une dette nette inférieure à 10 milliards d’euros fin 2013. La transaction crédibilise le discours que les dirigeants de Lafarge tiennent régulièrement aux investisseurs. «Nous pensons que 2015 constitue un horizon réaliste pour un relèvement de la note en investment grade, sous couvert d’une politique de dividende prudente», indiquent les analystes de SG CIB.
De ce point de vue, Lafarge se distingue au passage de son grand concurrent allemand Heidelberg Cement, lui aussi tombé en catégorie junk. «La différence clé dans l’approche de ces deux ‘anges déchus’ en matière de désendettement tient à la volonté d’utiliser le levier des cessions d’actifs», remarquent les analystes de CreditSights. Heidelberg Cement, lui, s’en remet en priorité à la croissance de ses résultats.
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Voitures électriques : un coup de pouce de 1 000 euros pour les modèles à batteries « made in Europe »
Paris - Les acheteurs de certaines voitures électriques pourront, à partir du 1er octobre, recevoir un bonus supplémentaire de 1.000 euros si elles sont dotées de batteries européennes, un coup de pouce annoncé lundi par le gouvernement qui doit aussi soutenir les fabricants européens de batteries face à la concurrence chinoise. Cette «prime complémentaire exceptionnelle», annoncée avant la chute attendue du gouvernement de François Bayrou, porte le montant du bonus écologique à 5.200 euros au maximum. Elle sera réservée à l’achat d’une voiture équipée d’une batterie européenne, ont indiqué dans un communiqué les ministres de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher et de l’Industrie Marc Ferracci. «Avec cette augmentation de 1.000 euros du bonus écologique, nous valorisons les véhicules électriques dont les batteries sont produites en Europe et dont la fabrication émet moins de gaz à effet de serre, a souligné Mme Pannier-Runacher. C’est une mesure gagnant-gagnant pour le pouvoir d’achat, le climat et l’industrie.» Après de fortes baisses ces dernières années, et surtout la suppression de la prime à la casse, le bonus écologique pour l’achat d’un véhicule électrique avait été revalorisé le 1er juillet de 200 à 1.200 euros selon les revenus, pour atteindre une aide d’environ 4.200 euros pour les ménages les moins riches. La liste des véhicules éligibles sera publiée «dans les prochains jours» sur le site de l’agence française de la transition écologique, l’Ademe. «Signal clair aux constructeurs» Cette «mesure emblématique» permet de «concrétiser la préférence européenne» «face à une forte concurrence internationale» et «d’envoyer un signal clair aux constructeurs automobiles pour qu’ils se fournissent auprès d’usines européennes de batteries», a expliqué le cabinet de M. Ferracci à l’AFP. Comme le bonus écologique, cette prime ne dépendra pas du budget de l'État, en quête d'économies, mais sera financée par des certificats d'économie d'énergie (CEE), sur le principe du pollueur-payeur visant les fournisseurs d'énergie. Selon Bercy, plus de 850.000 bonus écologiques ont été attribués pour l’achat d’une voiture électrique depuis 2020, représentant un soutien de près de 5 milliards d’euros. Pour Benoit Lemaignan, cofondateur du fabricant de batteries français Verkor, ce coup de pouce «récompense ceux qui font l’effort» de produire en Europe, «dans une approche circulaire», a-t-il déclaré à l’AFP. C’est un «signal positif» qui va «mettre en cohérence le consommateur, le citoyen et le salarié», juge le dirigeant dont les batteries équiperont les prochaines Renault Alpine. L’annonce du gouvernement, qui vise également "à soutenir l’emploi industriel sur [le] continent» européen, d’après le communiqué, survient à quatre jours d’une réunion à Bruxelles sur l’avenir de l’industrie automobile européenne, alors que le secteur se divise sur l’objectif de 100% de véhicules électriques pour les voitures neuves vendues dans l’Union européenne (UE) à partir de 2035. Depuis plusieurs mois, certains constructeurs automobiles (BMW, Mercedes-Benz), confrontés au frein des ventes de modèles électriques, à la concurrence chinoise, aux droits de douane américains et à la chute des bénéfices mondiaux, remettent en cause l’interdiction d’ici dix ans de la vente de voitures neuves à essence ou diesel, hybrides comprises au sein de l’UE. Ils ont été rejoints ce week-end par l’Italien Antonio Filosa, patron de Stellantis (Peugeot, Fiat, Jeep), quatrième constructeur automobile mondial. Les trois groupes prônent une transition plus flexible et diversifiée dans les types de motorisation pour préserver l’industrie automobile européenne. Au contraire, plus de 150 entreprises - constructeurs de véhicules électriques, fabricants de batteries ou opérateurs de recharge - ont appelé lundi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à «ne pas reculer». Elles plaident pour le développement de la production de batteries made in UE et pour des incitations à l’achat de véhicules électriques «intelligentes et cohérentes entre les États membres». Julie COSTE © Agence France-Presse