La vente de SFR ne clôt pas le recentrage de Vivendi

Délesté de son principal actif dans les télécoms, et désendetté, le groupe va devoir créer une cohérence entre ses différents actifs de médias
Olivier Pinaud
Depuis juin 2013, le cours de Bourse de Vivendi a gagné 40% mais la décote persiste.
Depuis juin 2013, le cours de Bourse de Vivendi a gagné 40% mais la décote persiste.  - 

Pour Vivendi et son premier actionnaire Vincent Bolloré, le plus difficile vient de commencer. Focalisé depuis des mois sur les cessions d’actifs, Activision, Maroc Telecom puis SFR, Vivendi va devoir démontrer l’efficacité de son nouveau profil, centré sur des médias hétérogènes et confrontés à des situations concurrentielles différentes. Peu de liens en effet entre la télévision payante en France et en Europe (Canal+), la musique (Universal) et les télécoms-TV au Brésil (GVT).

Jusqu’à présent, les cessions ont atteint leur objectif premier: combler une partie de la décote de conglomérat dont souffrait le groupe. Depuis l’accélération du processus de démantèlement en juin 2013, le cours de Bourse de Vivendi a gagné 40%, contre une hausse de 18% pour le CAC 40 et un gain de 23% pour l’indice européen Stoxx du secteur des médias. Mais la décote persiste. Après l’opération SFR, et en valorisant tous les actifs du groupe (part dans le futur Numericable-SFR, participation minoritaire dans Activision, actifs fiscaux…), la valeur d’entreprise estimée par Credit Suisse représente un peu moins de 7 fois l’Ebitda attendu des actifs médias, contre une moyenne sectorielle de l’ordre de 9,5 fois.

Vivendi va donc devoir s’employer pour finir de convaincre le marché. Il pourra au moins s’appuyer sur des moyens financiers restaurés. En encaissant les 11,75 milliards d’euros de numéraire versés par Altice pour le rachat de SFR, le groupe de médias se retrouvera à la tête d’une trésorerie nette estimée à un peu plus de 3 milliards d’euros contre 7,5 milliards de dette nette auparavant. De quoi ouvrir de nouvelles perspectives, notamment en matière d’acquisitions. «L’audiovisuel et les Etats-Unis constituent une zone prioritaire pour le nouveau management», indiquaient récemment les analystes de Natixis. La direction de Vivendi a prévu de dévoiler les conclusions de sa longue réflexion stratégique dans le courant du printemps.

Ces nouveaux moyens serviront aussi à payer les actionnaires, soit par un dividende exceptionnel soit par un programme de rachat d’actions. Ce dernier procédé pourrait avoir la faveur de Vincent Bolloré. Comme il l’a déjà fait chez Havas, en ne participant pas à une offre publique de rachat d’actions, Vincent Bolloré pourrait voir sa participation de 5% mécaniquement augmenter au capital de Vivendi. De quoi asseoir un peu plus son contrôle.

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