La tension monte à nouveau entre Air France et ses pilotes

La direction de la compagnie française a retiré hier des propositions faites au syndicat majoritaire pour solder le plan Transform 2015.
Yves-Marc Le Réour

Alors que les relations houleuses entre Air France et ses pilotes s’étaient récemment apaisées, elles semblent une nouvelle fois se dégrader. Selon Reuters qui se réfère à des sources syndicales, la direction d’Air France a en effet retiré hier des propositions faites au Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) pour solder le plan de restructuration Transform 2015 censé être déjà bouclé. Elle a commencé à négocier un nouveau plan nommé Transform 2020, avec l’objectif de prendre à l’automne des décisions sur sa stratégie à moyen terme.

Le directeur des ressources humaines, Xavier Broseta, a annoncé le retrait de ces propositions dans une lettre adressée à Philippe Evain, le président du SNPL, lui reprochant de ne pas être venu signer l’accord que la compagnie proposait. «C’est très étonnant car il n’y a jamais eu d’accord formel ouvert à signature», a déclaré le porte-parole du syndicat majoritaire des pilotes d’Air France, ajoutant être «désagréablement surpris» car cela mettait fin au dialogue rouvert début juillet avec la direction.

Mi-juin, la compagnie française avait attaqué le SNPL en référé pour le presser de solder Transform 2015, mais le tribunal de grande instance de Bobigny s’est déclaré incompétent début juillet et la compagnie n’a pas repris la procédure sur le fond. Le conseil du SNPL a de son côté mandaté le 9 juillet son président afin de négocier les derniers points du plan, à savoir la rémunération des heures de nuit, l'évolution générale des salaires et la composition des équipages. Mais le syndicat a décidé d’ouvrir fin juillet auprès de ses adhérents une consultation dont la date limite vient d'être repoussée au 18 août, au lieu du 7 août, afin d’atteindre un taux de participation supérieur à 50%.

Deux accords ont pu être signés le mois dernier. Le premier prévoit le maintien du personnel naviguant, incluant les pilotes, sur les trois bases de province (Nice, Marseille et Toulouse) lancées en 2011, qui ont débouché sur un échec commercial. Le deuxième accord a permis de fixer les conditions du transfert de près d’une centaine de pilotes vers de nouveaux avions, après la sortie des derniers Boeing 747 de la flotte d’Air France d’ici à 2016.

Il reste à espérer que les deux parties sauront éviter une escalade qui compliquerait davantage le redressement du transporteur franco-néerlandais. Air France-KLM a annoncé le 24 juillet une perte nette semestrielle ajustée de 427 millions d’euros, contre un résultat négatif de 339 millions un an plus tôt.

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