La justice britannique jette l'éponge dans l’enquête sur Autonomy

Elle manque d'éléments suffisants attestant d’irrégularités dans l’acquisition de l'éditeur de logiciel britannique par Hewlett-Packard.
Antoine Landrot

Les anciens dirigeants d’Autonomy échappent aux fourches caudines de la justice britannique. Le Serious Fraud Office (SFO), l’autorité britannique de lutte contre la fraude, a mis un terme définitif à son enquête sur les conditions dans lesquelles Hewlett-Packard (HP) a acquis l’éditeur de logiciels britannique en 2011, faute d’éléments suffisants.

«Concernant certains aspects des allégations, le SFO a conclu que les informations à sa disposition ne constituaient pas de preuves suffisantes pour obtenir une chance réaliste de condamnation», écrit l’autorité britannique, dont l’enquête avait démarré début 2013. «Concernant les autres aspects, et selon des principes bien établis, la responsabilité de l’enquête a été transmise aux autorités américaines», ajoute-t-elle. Le SFO n’a pas souhaité donner de plus amples détails sur les motifs de sa décision «pour ne pas nuire à l’enquête menée aux Etats-Unis».

Il y a trois ans, l’opération de 11,1 milliards de dollars était supposée permettre au géant américain de l’informatique de réaliser son virage dans l’univers du logiciel et d’abandonner son activité de PC; mais elle s’est achevée en fiasco un an plus tard lorsque HP a dû déprécier Autonomy de 80% de sa valeur, soit 8,8 milliards de dollars.

Le groupe américain révélait alors que «plusieurs anciens dirigeants d’Autonomy [avaient] commis des irrégularités comptables, des fausses déclarations et des manquements à leur devoir de déclarations», qui sont la cause à elles seules de 5 milliards de dollars de dépréciations de survaleurs. Des accusations niées par l’ancienne direction. HP a dans la foulée transmis les éléments en sa possession au ministère de la justice américain, à la Securities and Exchange Commission (SEC), ainsi qu’au SFO.

Mais l’opération a également eu des conséquences pour HP, puisqu’elle a entraîné la démission de son président Ray Lane en avril 2013 et de deux autres responsables, des tensions avec ses actionnaires, ainsi qu’une action de groupe déposée par plusieurs investisseurs. Celle-ci était en passe d’être réglé par la signature en juin d’un accord à l’amiable – mais un juge américain l’a rejeté fin décembre, car il aurait exonéré le groupe de ses responsabilités dans d’éventuels futurs litiges sans rapport avec Autonomy.

HP a confirmé qu’il poursuivait sa coopération avec les autorités américaines.

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