La holding de contrôle de Sika veut remanier le conseil d’administration du groupe suisse

Schenker Winkler exige la tenue d’une assemblée générale extraordinaire destinée à remplacer par des alliés un tiers des membres du conseil.
Yves-Marc Le Réour

La crise interne prend de l’ampleur chez Sika. Les menaces de démission brandies par ses principaux dirigeants suite à l’annonce lundi de la prise de contrôle indirecte par Saint-Gobain n’ont manifestement pas été appréciées par Schenker Winkler, holding de tête du chimiste suisse. Contrôlée par la famille Burkard, la holding alliée au groupe français a exigé dans un courrier envoyé à la direction de Sika l’organisation d’une assemblée générale extraordinaire destinée à révoquer le président du conseil d’administration Paul Hälg, ainsi que deux administrateurs, Monika Ribar et Daniel Sauter. Ce qui correspondrait au départ d’un tiers des membres du conseil actuellement composé de neuf personnes.

Il est vrai que Paul Hälg avait pris la tête de la fronde, en indiquant mardi être à la recherche de solutions alternatives à cette prise de contrôle. Il avait ajouté disposer pour cela d’un délai «de six mois, le temps que les autorités de la concurrence statuent sur cette transaction». La holding familiale souhaite la nomination de deux nouveaux administrateurs, Chris Tanner et Max Roesle, ce dernier étant pressenti pour la présidence du conseil. Elle demande aussi que Willi Leimer, qui fait déjà partie du conseil, soit nommé au comité des rémunérations. Il est à noter qu’à ce stade, le directeur général Jan Jenisch, qui s’est également prononcé contre cette prise de contrôle, n’est pas concerné par ces changements.

Dans un entretien accordé à l’agence suisse AWP, Chris Tanner, qui revendique son indépendance bien qu’il connaisse Willi Leimer depuis de nombreuses années, a déclaré qu’il voulait jouer un rôle de médiateur au sein du conseil. «Il s’agit de trouver une solution rapide et de représenter les intérêts des actionnaires», a expliqué celui qui est également directeur financier du groupe chimique Cosmo et administrateur de la société zurichoise de conseil à l’export DKSH.

Le chimiste suisse a fait savoir que son conseil d’administration allait examiner la requête de Schenker Winkler et qu’il la commenterait «en temps voulu». Christian Arnold, analyste chez Vontobel, se demande si «une bataille juridique est en train de commencer, ou si celle-ci est déjà terminée». L’action Sika a en tout cas perdu près de 29% de sa valeur à la Bourse de Zurich au cours des trois derniers jours.

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