La fusion entre Yara et CF Industries créerait un nouveau géant des engrais

En cas de succès des discussions récemment engagées, le groupe élargi aurait une capitalisation boursière supérieure à 27 milliards de dollars
Yves-Marc Le Réour

L’industrie des fertilisants pourrait connaître une nouvelle consolidation d’envergure mondiale. Conseillé par Citigroup et ABG Sundal Collier, le norvégien Yara International a confirmé hier des rumeurs faisant état de discussions avec l’américain CF Industries en vue d’une éventuelle fusion entre égaux.

La transaction donnerait naissance à un groupe dont la capitalisation boursière combinée dépasserait 27 milliards de dollars (21 milliards d’euros), proche de celle du canadien Potash Corp. qui s’élève à 29 milliards de dollars.

«Les discussions sont à un stade préliminaire et il n’y a aucune garantie qu’elles débouchent sur une quelconque transaction», a précisé Yara, leader mondial des engrais minéraux, dans un avis transmis à l’opérateur de la Bourse d’Oslo. L’action Yara a cependant terminé la séance sur une hausse de 3,9 % sur le marché norvégien, tandis que le titre CF Industries a gagné 5,31% à New York. Les deux entreprises ont été dans le passé rivales en matière de croissance externe puisque Yara avait tenté de racheter l’américain Terra Industries en 2010, avant de devoir s’incliner face à l’offre de 4,7 milliards de dollars émanant de CF Industries.

Alors que Yara ne réalise actuellement que 16% de son chiffre d’affaires en Amérique du Nord, un rapprochement avec CF Industries lui donnerait accès à sept importantes usines de produits azotés détenues par ce dernier dans la région. L’utilisation des gaz de schiste dans le processus de production des engrais engendrerait par ailleurs des économies dans les coûts d’approvisionnement en matières premières de l’entité élargie. Compte tenu des importants investissements à venir dans les engrais azotés, Yara «éprouve peut-être le besoin de rationaliser ce cycle d’investissement», juge également Patrick Lambert, analyste chez Nomura.

Une transaction entre les deux groupes nécessiterait l’aval de l’Etat norvégien, qui contrôle directement 36,2% du capital de Yara, tandis que le fonds de pension public Folketrygdfondet en possède 5%. Arrivé au pouvoir en octobre dernier, le gouvernement conservateur, qui a affiché sa volonté de diminuer le rôle des pouvoirs publics dans l'économie du pays, refuse pour l’instant de se prononcer sur ce dossier.

«Nous sommes informés de la tenue de discussions mais nous précisons que nous n’avons pas pris position dans cette affaire», a déclaré Trond Viken, porte-parole du ministère du Commerce et de l’Industrie.

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