La fusion entre CF Industries et Yara a buté sur plusieurs obstacles

Alors que le groupe américain peut rechercher d’autres candidats, la priorité du norvégien Yara sera de recruter un nouveau directeur général
Yves-Marc Le Réour

Si elle n’est pas seule en cause, la lutte américaine contre l’inversion fiscale a participé à l’échec d’un nouveau projet de fusion transatlantique. Le fabricant d’engrais CF Industries et son homologue norvégien Yara International ont abandonné en fin de semaine dernière leurs négociations visant à créer un géant du secteur dont la valeur boursière aurait dépassé les 25 milliards de dollars (19,7 milliards d’euros).

«Bien que nous ayons identifié des synergies très importantes, nous n’avons finalement pas pu nous entendre sur les termes d’un accord susceptible de répondre aux exigences de nos actionnaires respectifs», a commenté Tony Will, PDG du groupe américain.

Le projet de fusion à 50/50, annoncé le 23 septembre, n’aurait pas permis de refléter de façon adéquate la hausse des capacités de production du groupe américain, selon des sources proches du dossier. Or, une modification de la parité de fusion aurait nécessité l’aval du gouvernement norvégien, actionnaire à hauteur de 36,2% dans Yara, qui souhaitait conserver une participation minimum de 34% au capital de l’entité élargie.

Le maintien à Oslo du siège social, voulu par le Parlement norvégien, se heurtait d’autre part au durcissement des règles américaines sur l’inversion fiscale. La culture d’entreprise des deux sociétés était enfin très différente. Par son statut semi-public, Yara, «pratique une politique de dividendes assez conservatrice et mène une stratégie fondée sur le très long terme», commente Daniel Johansson, analyste chez Fondsfinans.

CF Industries, dont la marge d’exploitation atteignait 43% en 2013, «est libre de se tourner vers d’autres candidats potentiels à un rapprochement, parmi lesquels on trouve le groupe américain non coté Koch Industries», relèvent les analystes de Platou Markets. La priorité de Yara, dont la rentabilité opérationnelle plafonnait à 9,2% l’an dernier, sera de recruter un nouveau dirigeant, après avoir mis fin le 7 octobre aux fonctions du directeur général Joergen Ole Halestad, cinq mois avant son départ prévu en retraite, au motif qu’il n’était «pas la bonne personne pour mener les discussions avec CF Industries».

Svein Richard Brandtzaeg, désigné pour le remplacer, a décidé de rester à la tête du groupe d’aluminium Norsk Hydro après l’annonce des négociations entre les deux producteurs d’engrais. Torgeir Kvidal, directeur financier de Yara, est actuellement directeur général par intérim.

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