La fin de la grève n’éteint pas les tensions sur les projets d’Air France-KLM

Les pilotes ont mis fin à 14 jours de grève mais aucun accord n’a été trouvé concernant le projet Transavia France
Olivier Pinaud

La flotte d’avions aux couleurs d’Air France-KLM devrait recommencer à voler en totalité à partir de demain. Dimanche, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire au sein de la compagnie, a mis un terme à 14 jours de grève, le plus long de toute l’histoire du groupe. Rien n’est réglé pour autant. Aucun accord n’a été trouvé entre la direction et les pilotes de ligne, ce qui laisse craindre encore plusieurs jours de tensions concernant le projet de développement de Transavia, la compagnie low-cost du groupe, au cœur du plan stratégique Perform 2020.

La direction d’Air France-KLM a prévu «de poursuivre sans délai le développement accéléré de Transavia en France (…) dans les conditions économiques et sociales compétitives prévues». Le groupe attend de ce projet la création «rapide» de 1.000 postes, dont 250 emplois de pilotes. Une déclaration déplorée par le SNPL, selon lequel «la direction d’Air France ne renonce pas à ses ambitions de bafouer les accords signés dans le cadre du développement de Transavia France pour mettre en œuvre son projet de façon unilatérale avec le plus profond mépris pour le dialogue social».

Le projet de la direction supprime la disposition introduite en 2007 lors de la création de Transavia France qui limite à 14 avions la flotte de la filiale low-cost. Air France veut la porter à 37 appareils, des Boeing 737. Les syndicats préfèrent l’A320 d’Airbus. Le texte distingue également les contrats Transavia et Air France. Selon la direction, la mise en place d’un contrat unique aux conditions Air France pour tous les pilotes, mesure revendiquée par le SNPL, engendrerait un surcoût de 2% à 3% pour Transavia et effacerait la marge de la compagnie à bas coûts.

Les relations restent donc extrêmement tendues. Le Premier ministre, Manuel Valls, a demandé à Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux Transports, «de renouer les fils avec la direction et de poursuivre le dialogue». L’Etat détient près de 16% du capital d’Air France-KLM. En attendant, cette grève a «coûté cher en image à la compagnie et a laissé des traces de divisions, de fractures, en son sein», a reconnu Manuel Valls. A près de 20 millions d’euros par jour, le montant final approcherait les 300 millions pour la compagnie, sans compter les compensations aux passagers et le coût de la reprise progressive du trafic.

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