
La chute des prix du pétrole pousse le britannique Afren à faire défaut sur sa dette
La chute des prix du pétrole fait une victime dans le compartiment de la dette high yield. La société d’exploration-production Afren, cotée à la Bourse de Londres et dont les activités sont centrées sur le Nigeria, a fait défaut la semaine dernière sur un paiement d’intérêt de 15 millions de dollars attaché à ses obligations 2016. Une issue qui semblait inéluctable, la compagnie ayant prévenu en janvier ses créanciers qu’elle risquait de ne pas les payer.
Afren porte 863 millions de dollars de dette obligataire: 253 millions à échéance 2016, 250 millions à 2017 et 360 millions à 2019. Les titres, qui traitaient encore au-dessus du pair début décembre, s’échangent autour de 42 à 45 cents sur le dollar aujourd’hui, selon Markit. La société s’appuie aussi sur une ligne bancaire de 300 millions de dollars, qui était tirée à hauteur de 210 millions fin juin 2014, et pour laquelle elle a obtenu en janvier un différé d’amortissement de 50 millions de dollars.
La compagnie, dont les derniers comptes publiés ont trait au premier semestre 2014, avait accusé sur la période une baisse de 25% de sa production en un an. Elle était donc d’autant plus dépendante de la bonne tenue des prix du brut, qui ont plongé de moitié depuis juillet. Afren n’a pas été aidé non plus par ses problèmes de gouvernance: fin juillet, elle avait suspendu son directeur général et son directeur des opérations, pour avoir touché des rémunérations sans l’aval du conseil d’administration.
Le groupe dit négocier à l’amiable avec toutes les parties prenantes. Plusieurs projets de recapitalisation circulent. Pour résoudre ses difficultés financières, le producteur de pétrole, conseillé par Alvarez & Marsal, avait envisagé de s’adosser au nigérian Seplat. Les discussions ont échoué le 13 février. Le 5 mars, le co-fondateur d’Afren a fait miroiter l’arrivée au capital d’un consortium d’investisseurs chinois.
Un groupe de créanciers obligataires comprenant Pimco, Ashmore et JPMorgan AM se proposerait, lui, d’injecter jusqu’à 350 millions de dollars dans la compagnie et d’en prendre le contrôle, indiquait fin février Bloomberg. Dans tous les cas, les actionnaires actuels peuvent s’attendre à une dilution massive.
L’action Afren, qui atteignait presque 170 pence fin 2013, ne valait plus que 6,5 pence vendredi.
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