Glencore multiplie les efforts pour retrouver du crédit

La direction du groupe minier a tenté lors d’un récent road-show de démontrer la solidité de son modèle de financement. Le marché continue de douter.
Olivier Pinaud

Ivan Glasenberg, le directeur général de Glencore, en est persuadé: le groupe de matières premières «va ressortir encore plus fort» de la tourmente provoquée ces derniers jours par les inquiétudes sur sa solvabilité. Dans un mail interne envoyé lundi et consulté par Bloomberg, le dirigeant de Glencore rappelle que le groupe dispose auprès de ses banques de lignes de crédit d’un montant total de 50 milliards de dollars pour soutenir ses opérations de négoce, mais n’en a utilisé que 30%.

Ce discours rassurant, Carlos Perezagua, co-responsable du corporate finance de Glencore et Paul Smith, le directeur de la stratégie, l’ont martelé mercredi lors d’un road-show organisé par Barclays, en insistant sur la diligence avec laquelle Glencore mène le plan de réduction de la dette annoncé mi-septembre, pour un montant total de 10,2 milliards de dollars. La vente des activités agricoles devrait être signée début 2016. Le groupe prévoit aussi de signer fin 2015 un accord lui permettant de vendre des dérivés de sa production de cuivre.

Une maturité moyenne faible

Selon Glencore le stress est donc largement exagéré. Même en dépréciant la valeur des actifs miniers, acquis pour la plupart en haut de cycle, la valeur comptable de Glencore reste supérieure à sa capitalisation boursière, appuie Barclays (20 milliards contre 17 milliards de dollars).

Toutefois, pour les analystes crédit de Mitsubishi UFJ Morgan Stanley, il est encore trop tôt pour se détendre. Certes, la dette de Glencore ne porte ni covenant, ni clause d’événement contraire majeur, ni augmentation des marges de crédit en cas de dégradation en catégorie junk. Mais ils rappellent que la maturité moyenne de la dette n’est que de 3,4 années, ce qui est faible compte tenu de la durée des investissements dans les mines, et que cela fait peser un risque de refinancement.

Surtout, Glencore n’est pas à l’abri d’une nouvelle baisse du cours des matières premières, principalement du cuivre qui représente près d’un tiers de ses revenus. En confirmant sa note BBB, S&P a pris comme référence un cours du cuivre de 2,4 dollars la tonne. Moody’s est à 2,5 dollars. Or, le métal cote en dessous de ces prix. Selon les analystes de Macquarie, afin de protéger sa note investment grade, Glencore devra relever son objectif de réduction de dette d’environ 4 milliards de dollars.

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