Fondations Capital et ICG se disputent le contrôle de Courtepaille

Le fonds LBO et le prêteur mezzanine, créancier de la chaîne de restaurants acquise en 2011 pour 245 millions d’euros, s’opposent sur le terrain judiciaire.
Alexandre Garabedian

Bataille d’actionnaires pour le contrôle de Courtepaille. Fondations Capital, qui détient 53% de la chaîne de restaurants, rachetée en mars 2011, est en conflit ouvert avec le britannique ICG, détenteur de 10% du capital, mais surtout créancier puisqu’il avait monté la dette unitranche de 160 millions d’euros ayant servi à financer le rachat de l’entreprise.

Le fonds mezzanine a décidé de faire valoir ses droits après que la holding de contrôle de Courtepaille a brisé, fin 2014, son covenant de dette sur Ebitda. Il a demandé le transfert des titres de propriété et notifié son projet à l’Autorité de la concurrence. Mais Fondations Capital, qui espérait encore ces derniers jours racheter la dette d’ICG et réaliser une injection de fonds propres, a décidé de riposter sur le terrain judiciaire dès la semaine dernière, en France et au Luxembourg, a appris L’Agefi. Le fonds LBO, monté par des anciens d’Eurazeo en 2007, est défendu par Jean-Pierre Martel.

«ICG s’est saisi d’un prétexte pour prendre le contrôle de fait d’une entreprise qui gagne de l’argent et n’a pas de problèmes économiques», indique un proche du dossier. Les autres actionnaires sont le CM-CIC (22%), qui avait notamment repris les parts de Salvepar en 2013, ainsi que les dirigeants et les quelque 200 responsables de restaurants (15%).

Depuis son rachat, Courtepaille a ouvert des restaurants, recruté un nouveau patron l’an dernier chez McDonald’s, mais son Ebitda est tombé autour de 28 millions d’euros, peu servi par la conjoncture économique. Fondations Capital avait cherché l'été dernier à monter une nouvelle dette de 180 millions d’euros, sans succès.

La société de gestion, que l’un de ses fondateurs, Philippe Renauld, a quittée en 2014, joue gros. Courtepaille, repris pour 245 millions d’euros, est son premier investissement par la taille et le plus emblématique, sur les cinq réalisés à ce jour. Le prix, jugé déjà élevé à l’époque, pouvait s’expliquer par la volonté du fonds de marquer les esprits: il avait levé 300 millions d’euros juste avant la crise de 2007, et avait dû patienter trois ans pour réaliser sa première prise de participation. La perte de sa mise sur le dossier Courtepaille compromettrait ses chances d’engager fin 2015, comme il le souhaite, la levée d’un deuxième fonds LBO.

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