Faiveley gagne à jouer la carte du Schuldschein plutôt que celle de l’EuroPP

L’industriel a levé 130 millions d’euros sur le marché de la dette privée allemande à des conditions plus attractives que celles de l’EuroPP
Olivier Pinaud

Le marché français de la dette désintermédiée dit EuroPP vient de perdre un sérieux candidat potentiel. Faiveley Transport a choisi le format privé de droit allemand «Schuldschein» pour réaliser son deuxième emprunt obligataire, après une première émission privée aux Etats-Unis (USPP) en avril 2012 pour un montant de 75 millions d’euros à 10 ans.

Grâce à ce Schuldschein, l’équipementier ferroviaire a levé 130 millions d’euros, bien au-delà de son objectif de 50 millions d’euros. L’émission était divisée en trois tranches (5, 7 et 10 ans) et visait notamment à placer la dette auprès d’investisseurs allemands et asiatiques, deux zones d’activité importantes pour l’industriel.

Cette forte demande a permis à Faiveley de bénéficier de conditions favorables, plus que celles qu’il aurait pu obtenir sur le marché de l’EuroPP. La maturité à 10 ans est ainsi encore relativement rare sur le marché français de la dette désintermédiée. Seuls Rémy Cointreau, la Société nationale immobilière et Orpéa sont parvenus à aller aussi loin, voire plus, depuis l’émergence de l’EuroPP début 2012. «Plus de 70% du montant porte une maturité de 7 et 10 ans, ce qui est inédit pour un corporate français non noté. La part du long terme représentait classiquement 30% du montant de ces émissions», souligne Charles-Antoine de Fontenay, directeur debt capital market chez HSBC, la banque qui a arrangé l’émission de Faiveley.

De même, s’ils ne sont pas dévoilés, les coupons, à taux fixes et variables, sont également plus serrés, avec un taux autour de 3% pour la tranche à 7 ans. «La base d’investisseurs sur le Schuldschein dépasse les 400 noms et elle s’est fortement diversifiée. Géographiquement tout d’abord, avec des investisseurs allemands mais aussi français ou asiatiques (Chine, Japon, Taiwan), mais aussi par nature, avec des filiales de banques internationales des assureurs. Cette base élargie crée plus de demande et donc permet d’obtenir de meilleures conditions de financement pour l’émetteur», explique Charles-Antoine de Fontenay.

Le Schuldschein qui avait déjà attiré l’an dernier plusieurs émetteurs français, dont Zodiac, détenteur de l’émission non domestique la plus importante de ce marché avec 535 millions d’euros, bénéficie aussi de la participation des banques aux émissions. A la différence des assureurs qui visent le rendement, les banques sont dictées par des objectifs de spreads, actuellement à des niveaux extrêmement serrés.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...