Eurotunnel se permet enfin d’envisager l’avenir avec confiance

Les analystes ont salué les perspectives de croissance rentable évoquées par le groupe à l’issue d’un exercice 2013 record
Benoît Menou

Pour la première fois dans l’histoire agitée d’Eurotunnel, nous estimons que la situation du groupe est tout à fait satisfaisante et qu’on a confiance dans l’avenir». PDG de l’opérateur du tunnel sous la Manche, Jacques Gounon n’a pas caché son soulagement hier à l’occasion de la présentation de résultats annuels en progression et de perspectives rassurantes, quelques semaines seulement avant le 20e anniversaire, le 6 mai, de l’inauguration officielle du tunnel.

De fait, Eurotunnel a convaincu les analystes, Raymond James notamment se félicitant de voir le groupe présenter un profil «plus proche de la grande visibilité habituellement offerte par les infrastructures». Gage de sérénité à l’issue d’une «nouvelle année record en dépit d’un environnement très concurrentiel», le groupe propose le versement au titre de l’exercice écoulé d’un dividende unitaire de 0,15 euro, en progression de 25%. Le cours, certes en hausse de près de 40% sur douze mois, a gagné 0,45% hier à 8,657 euros.

Encore les observateurs jugent-ils le groupe prudent. Si Natixis salue tant des «résultats 2013 supérieurs aux attentes» que la «confirmation de perspectives solides», les objectifs affichés sont «très conservateurs» selon Kepler Cheuvreux. Alors que le chiffre d’affaires a progressé l’an dernier de 12% à 1,09 milliard d’euros (+16% pour le pôle de fret ferroviaire Europorte à 239 millions), l’excédent brut d’exploitation a été stable à 449 millions (+7% hors indemnité d’assurance perçue en 2012).

Grâce à une activité qui selon le groupe «reste dynamique, tirée par la reprise économique en Grande-Bretagne», la croissance de l’activité pourrait être cette année «aussi forte qu’en 2013». Le groupe vise dès lors un Ebitda de 460 millions pour 2014 et d’au moins 500 millions l’an prochain. Il assure en outre de sa «capacité à générer une croissance durable et, par le développement de ses relais de croissance, à augmenter encore sa résistance aux aléas économiques».

La Commission de la concurrence britannique pourrait toutefois mettre un terme prochainement à l’un de ces relais de croissance, en l’occurrence la liaison maritime transmanche MyFerryLink. De l’aveu même d’Eurotunnel, cette liaison n’affichera pas de bénéfice opérationnel avant 2015. Oddo souligne que «le management ne recherche pas de nouvelles pistes de diversification, ce qui est une bonne chose».

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