
En sortant des médias, Pearson se donne les moyens de se renforcer dans l'édition scolaire
Pearson, dont l’histoire centenaire a été façonnée à coup de changement d’activités, de la construction à la banque, arrête définitivement les médias. Après avoir annoncé fin juillet la cession du Financial Times au japonais Nikkei, le groupe britannique a conclu un accord hier pour vendre ses 50% au capital de The Economist.
Exor, la holding de la famille Agnelli, va racheter 27,8% pour un montant de 227,5 millions de livres (317 millions d’euros). Il reprendra aussi toutes les actions de classe B pour 59,5 millions de livres. Le solde des actions ordinaires sera acquis par The Economist lui-même, à un prix de 182 millions de livres. La société éditrice de l’hebdomadaire du même nom financera l’opération par la cession de l’immeuble qui abrite The Economist à Londres depuis le début des années 60.
Après l’opération, Exor détiendra 43,4% du capital de The Economist, contre 4,7% actuellement. Le couple Evelyn de Rothschild montera de 21% à 26%. Le solde restera entre les mains du journal et de ses salariés. Les statuts du groupe seront prochainement modifiés pour garantir son indépendance. Les droits de vote de chaque actionnaire seront plafonnés à 20%. Un actionnaire ne pourra détenir à lui seul la moitié du capital.
Au total, Pearson va récupérer 469 millions de livres (656 millions d’euros) en numéraire de la vente de The Economist. Avec le produit de la cession du FT, pour 694 millions de livres nets, le groupe va percevoir un peu plus de 1 milliard de livres de sa sortie des médias. De quoi lui permettre de financer son développement dans l’édition scolaire, universitaire et professionnelle, devenue son premier métier. Si elle compte utiliser une grande partie de la somme au désendettement, la direction de Pearson n’exclut pas des acquisitions afin de renforcer les positions du groupe, notamment aux Etats-Unis, son premier marché avec 60% de son chiffre d’affaires.
Pour cela, Pearson pourrait également compter sur ses 47% au capital de l’éditeur Penguin Random House. Trois ans après l’accord de fusion conclu avec Bertelsmann dans l’édition grand public, le groupe britannique sera libre en octobre 2015 de disposer de sa participation. Penguin Random House est valorisée près de 2,5 milliards d’euros.
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