Emera fait fusionner l’Euro PP et le crédit bancaire

Le groupe de maisons de retraite a réuni dans une documentation unique un crédit syndiqué et un Euro PP. Une première qui assure un vrai pari passu.
Olivier Pinaud

La frontière entre Euro PP et le financement bancaire devient de plus en plus fine. Le groupe de maisons de retraite Emera est le premier émetteur à avoir levé de la dette en regroupant dans une seule et même documentation la partie syndiquée et le placement privé. L’opération porte sur 70 millions d’euros, dont 40 millions pour le bancaire et 30 millions pour l’Euro PP, avec une maturité commune à 6 ans. Le coupon n’est pas communiqué.

«Au cours des derniers mois, le marché avait déjà évolué avec l’émission de placements privés en parallèle de crédits syndiqués. Cette structure unique est l’aboutissement de cette évolution», explique Julien Paycha, responsable de la gestion de dette privée corporate chez Amundi. La société de gestion a souscrit au placement privé aux côtés de la Banque Postale. La partie bancaire a été syndiquée par LCL, Arkéa, la Banque Populaire Atlantique et BNP Paribas.

«Cette documentation unique a permis d’éviter la mise en place d’un contrat de partage des sûretés et de leurs conditions d’exécution entre les différentes catégories de prêteurs», explique Laurent Peyrot, responsable des financements alternatifs chez LCL, la banque qui a coordonné l’opération. Dans cette transaction, banquiers et investisseurs se trouvent donc sur un vrai pied d’égalité. De quoi répondre aux attentes des investisseurs. «Il n’existe pas de meilleure façon de nous assurer un traitement pari passu avec les prêteurs bancaires, un sujet sur lequel Amundi a été très attentif dès la création de la structure de dette privée», se félicite Julien Paycha. Le mode de gouvernance a également fait l’objet de discussions spécifiques, chaque prêteur bénéficiant au bout du compte de droits de vote à la hauteur de sa part. Pour l’émetteur, cette structure permet de gagner du temps dans les discussions et de réduire les coûts juridiques.

Selon Emmanuel David, senior manager en charge des financements structurés chez LCL, ce modèle «deux en un» est appelé à se développer au cours des prochains mois, pour les placements privés sous format loan. Mais il ne s’agit pas pour autant d’en faire un produit standard, au moment où la Place s’apprête à dévoiler sa documentation type. «Les contrats standards constituent une base de départ appréciable mais il ne faut pas s’interdire de pouvoir adapter le contrat aux spécificités de chaque émetteur», indique Emmanuel David.

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