
La tech annonce des investissements record au sommet Choose France

Microsoft et Amazon ont annoncé des investissements record à l’occasion de la septième édition du sommet Choose France, qui se tenait ce lundi 13 mai sous les ors du château de Versailles. Présidé par Emmanuel Macron, cet événement lancé en 2018 est destiné à attirer les investisseurs étrangers en mettant en avant les mérites économiques et fiscaux de l’Hexagone. Il s’inscrit dans une démarche plus globale du gouvernement pour réindustrialiser le pays, simplifier sa réglementation afin d’attirer les entreprises étrangères, et en faire un centre financier de l’Union européenne post-Brexit.
En 2023, 28 projets d’investissements avaient été annoncés, pour un total de 13 milliards d’euros, un record depuis sa création. Cette année, alors que se tiendront les Jeux Olympiques à Paris cet été, l’Elysée promet plus de 15 milliards d’euros d’investissements pour 56 nouveaux projets.
Ces annonces surviennent dans un contexte où le dernier baromètre EY consacre la France championne d’Europe de l’attractivité pour la cinquième année consécutive, avec près de 1.200 annonces d’investissements étrangers en 2023.
En tête d’affiche figure l’annonce faite par Microsoft de 4 milliards d’euros d’investissements d’ici 2027, dans un nouveau centre de données (datacenter) dans l’est de la France, près de Mulhouse. D’autres en région parisienne et près de Marseille seront agrandis, afin de répondre à la demande croissante d’intelligence artificielle (IA) et de services informatiques en cloud. Ces bâtiments seront dotés de processeurs de dernière génération avec une capacité allant jusqu'à 25.000 GPU (processeurs graphiques).
La firme de Redmond compte également former près d’un million de personnes en France aux métiers de l’IA d’ici fin 2027, via différents programmes de formations et des partenariats, et apporter son soutien à plus de 2.500 start-up sur la même période.
«Il s’agit de l’investissement le plus important que nous ayons jamais réalisé» en France, a déclaré son président Brad Smith au Figaro. Avec ces annonces, Microsoft renforce encore davantage sa présence en France, où l’éditeur de Windows a annoncé en février investir près de 15 millions d’euros dans Mistral, la pépite tricolore du secteur.
Outre Microsoft, un autre géant technologique américain, Amazon, a annoncé 1,2 milliard d’euros pour développer ses infrastructures cloud en région parisienne et son infrastructure logistique de distribution de colis en Auvergne-Rhône-Alpes. Cela devrait entraîner la création de «plus de 3.000 nouveaux emplois directs» en CDI, a assuré l'Élysée dimanche.
Le géant américain du e-commerce avait précédemment annoncé 2.000 créations de postes en 2024, pour atteindre 24.000 salariés en CDI dans le pays d’ici la fin de l’année, notamment dans ses centres logistiques.
L’IA et les datacenters clés dans les investissements tech
D’autres groupes technologiques ont fait assaut d’annonces, autour de l’IA, de datacenters et de l’informatique quantique, d’après les éléments communiqués par l’Elysée lundi matin. L’entreprise américaine de datacenters Equinix prévoit ainsi d’investir «plus de 630 millions d’euros dans ses installations en France» et créer environ 50 emplois directs, d’après le communiqué diffusé par l’Elysée. Elle avait déjà annoncé en 2022 un plan d’investissement de 750 millions d’euros. Elle a aussi ouvert son 11e data center français à Meudon en 2024.
IBM, pour sa part, annonce l’extension des missions du IBM France Lab Paris-Saclay à l’informatique quantique avec un investissement de 45 millions d’euros et le recrutement de 50 chercheurs et ingénieurs d’ici un an en France.
IQM Quantum Computers, spécialiste finlandais de l’informatique quantique, s’engage quant à lui à construire une unité de production industrielle d’ordinateurs et de puces quantiques à échelle industrielle en France, qui représenterait à terme un investissement de plus de 100 millions d’euros. Dans un premier temps, il teste un processus de fabrication au sein d’une ligne pilote au CEA-Leti.
Enfin, le japonais Telehouse, spécialiste des datacenters et filiale du groupe de télécoms japonais KDDI, a prévu d’allouer un milliard d’euros d’investissements en France afin, notamment, de «construire et d’opérer trois nouveaux datacenters écoresponsables en régions Sud et Ile-de-France» avec la création potentielle de 100 emplois, précise le communiqué.
Quel bilan des retombées économiques de Choose France, au-delà des annonces ? Selon des chiffres communiqués par le gouvernement, 122 projets d’investissements ont été rendus publics lors du forum Choose France, pour 31 milliards d’euros au total, entre 2018 et 2023. La plupart sont des programmes de long terme, sur plusieurs années, ou des extensions de sites industriels préexistants : seulement une petite trentaine concernait des ouvertures de nouvelles usines ou de centres de recherche d’après L’Usine Nouvelle.
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Téhéran - En Iran, les tapis persans faits main, un savoir-faire ancestral dont la finesse a contribué au rayonnement culturel du pays, luttent pour leur survie, fragilisés par les sanctions et la crise économique qui détournent les acheteurs. Les tapis ont longtemps été pour l’Iran un produit d’exportation hors pétrole clé, générant plus de deux milliards de dollars de recettes à son apogée au début des années 1990. Mais le secteur peine aujourd’hui à dépasser 40 millions de dollars car il ne s’est jamais remis du retour des sanctions américaines en 2018 qui l’a coupé du marché américain, son principal débouché. Les Etats-Unis «représentaient plus de 70% des (exportations de) tapis persans», selon Zahra Kamani, directrice du Centre national du tapis, un organisme gouvernemental, interrogée par la télévision d’Etat. L’an dernier, les tapis iraniens ont tout de même trouvé preneurs dans 55 pays, dont l’Allemagne, les Emirats arabes unis, le Japon et la Chine. Mais ils sont désormais concurrencés par des imitations bas de gamme en provenance d’Inde, de Chine, du Népal et du Pakistan. Bien plus compétitives, elles ont même envahi l’Iran et représentent une menace directe pour deux millions d’Iraniens qui vivent de la fabrication de tapis, selon Mme Kamani, en majorité des femmes et pour certaines pour l'équivalent de quelques dollars par jour. «Ces importations nous font perdre des parts de marché», déplore Hamed Nabizadeh, un commerçant rencontré à Téhéran par l’AFP et qui possède une galerie. Les touristes occidentaux, qui ramenaient autrefois d’Iran des tapis en guise de souvenirs, se sont réduits comme peau de chagrin en raison de la montée des tensions géopolitiques. Les difficultés économiques à l’international et la dépréciation abyssale en Iran de la monnaie nationale qui favorise l’hyperinflation rendent les tapisseries artisanales inabordables. Tendances et réseaux sociaux «Même pour quelqu’un vivant en Europe, acheter un tapis en soie à 30.000 ou 40.000 dollars (environ 34.000 euros) est difficile et le transport pose problème pour les touristes», poursuit M. Nabizadeh. Les responsables iraniens assurent qu’une relance du secteur est possible pour préserver un savoir-faire qui remonte en Perse à l'âge du bronze. «Grâce à des accords récemment signés, nous essayons de promouvoir et de faciliter les exportations pour les commerçants iraniens», indiquait en juin le ministre du Commerce, Mohammad Atabak, cité par l’agence de presse gouvernementale Irna. «J’ai toujours voulu des tapis tissés à la main pour ma dot», raconte à l’AFP Shima, une secrétaire de 31 ans qui habite Téhéran. «Ma famille me l’avait promis», comme le veut la tradition en Iran lors d’un mariage. «Mais nous n’en avons pas les moyens», regrette la jeune femme qui se verra passer la bague au doigt dans quelques semaines. «On s’est donc tourné vers des tapis fabriqués en usine», moins onéreux mais de qualité incomparable aux tapis tissés avec patience par des artisans. En Iran, la tradition veut que «la mariée fournisse les tapis du foyer» mais «les familles les plus modestes renoncent parfois à en acheter», souligne Shima, qui préfère taire son patronyme. Les tapis artisanaux doivent sans doute se réinventer, estime le vendeur Hamed Nabizadeh, qui préconise de ne «pas se cantonner aux motifs, formes» et matières traditionnels pour rester compétitifs et davantage coller aux «tendances». Les tapis doivent s’adapter à l’air du temps, ajoute M. Nabizadeh, préconisant de «développer une marque forte» et d’"attirer les clients grâce aux réseaux sociaux». Payam DOOST MOHAMADI © Agence France-Presse -
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