Coface table sur un repli marginal des défaillances en France l’an prochain

Malgré une croissance mieux orientée, le nombre de sinistres diminuerait de seulement 0,5%, contre une baisse de 1,2% attendue cette année.
Yves-Marc Le Réour

La timide embellie conjoncturelle anticipée pour 2015 ne devrait pas avoir d’effet multiplicateur sur l’évolution des défaillances en France, montre le dernier baromètre publié vendredi par Coface sur le sujet. Alors qu’il mise sur une croissance de 0,8% du PIB deux fois plus élevée que celle de cette année, l’assureur-crédit prévoit 62.500 entreprises défaillantes l’an prochain. Ceci correspondrait à un recul de 0,5% par rapport aux 62.800 cas attendus cette année, contre une baisse estimée à 1,2% entre 2013 et 2014.

Pour expliquer cette évolution qui semble paradoxale, Coface souligne que «l’augmentation du nombre de créations d’entreprises observée sur les deux dernières années limitera l’impact positif de la macroéconomie». Il considère en effet qu’un pic de créations d’entreprises, dont les chances de survie sont initialement plus faibles, entraîne une hausse des défaillances «avec un retard de un à trois ans environ». A cela s’ajoute la contraction persistante du secteur de la construction qui devrait induire une baisse accentuée de la demande de logements. A fin octobre, les autorisations de construction et les mises en chantier de logements affichaient un recul de respectivement 12,9% et 12% sur un an.

Les statistiques d’octobre reflètent une baisse globale de 0,9% des redressements et liquidations judiciaires qui ont concerné 63.002 entreprises en glissement annuel, niveau le plus bas depuis août 2013. Mais le coût de ces défaillances, calculé à partir des dettes fournisseurs de chaque entreprise défaillante, est en progression de 0,5%. Dans la construction qui représente 32,5% du total des sinistres, ce coût a bondi de 51% sur 12 mois en dépit d’un repli de 0,8% de leur nombre sur la période.

Les deux seuls secteurs ayant enregistré une augmentation de leur sinistralité sur un an en octobre sont l’agroalimentaire (2,7%) et les services aux particuliers (1,1%). Dans le premier cas, les baisses de prix pratiquées par les distributeurs dans un contexte de concurrence accrue incitent les producteurs à réduire leur marge et «ce sont les entreprises situées en amont de la chaîne de valeur qui en souffrent le plus». Les services de proximité sont de leur côté affectés par la frilosité des dépenses des ménages dans un contexte de hausse du chômage.

Enfin l’âge moyen des entreprises défaillantes poursuit sa pente ascendante: il atteignait en octobre dernier 8 ans et 7 mois contre un plus bas de 7 ans touché fin 2008.

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