
CF Industries et OCI créent un géant mondial de l’engrais
Le fabricant d’engrais américain CF Industries a annoncé jeudi le rachat de plusieurs unités de production européennes et nord-américaines d’OCI pour 8 milliards de dollars. Cette somme inclut 2 milliards de dette nette, précise le groupe. L’accord prévoit le rachat des sites d’azote d’OCI à Geleen aux Pays-Bas et de Wever dans l’Iowa. Il concerne également les participations d’OCI dans l’ammoniac et le méthanol à Beaumont (Texas) ainsi que son activité de distribution à Dubaï.
L’accord exclut toutefois les unités de production basées en Egypte et en Algérie. OCI est contrôlé par la famille égyptienne Sawiris.
Avec cette acquisition, CF Industries va pouvoir rivaliser avec l’autre géant mondial de l’engrais azoté, le norvégien Yara International. La capacité de production combinée du nouveau groupe culminera à 12 millions de tonnes à la mi-2016. D’ici à deux ans, elle sera 65% supérieure à la production actuelle. L’actuel PDG de l’entreprise basée à Chicago, Tony Will, et ses équipes dirigeront la nouvelle structure qui gardera le nom de CF, indique le groupe. Les actionnaires de l’entreprise posséderont environ 72,3% de la nouvelle structure, quand ceux d’OCI se partageront 27,7%.
Les marchés ont salué vigoureusement cette nouvelle. Cotée à Amsterdam, l’action OCI gagnait 6% jeudi après-midi à 32,14 euros. CF bondissait quant à lui de 8% dans les premiers échanges à Wall Street. Cette annonce intervient dix mois après l’échec des négociations entre CF et Yara International. En octobre, l’américain avait estimé que l’accord en discussion avec son concurrent - une fusion qui aurait offert à chacun des groupes 50% - ne correspondait pas à la valeur et au potentiel de la compagnie.
Mais depuis, la phase de consolidation dans l’industrie de l’engrais ne s’est pas arrêtée. Après une première offre à 41 dollars par action repoussée début juillet par K+S, le Canadien Potash Corp of Saskatchewan a indiqué le 30 juillet qu’il était prêt à prendre «des engagements contraignants» en vue de racheter l’allemand. Ces engagements portent sur la préservation des sites allemands et des emplois.
Le marché souffre de tensions sur les prix, à cause notamment du ralentissement de l’activité en Chine. Selon l’Association internationale de l’industrie des engrais, la croissance de l’offre dépassera la demande à partir de 2018.
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