Carrefour s’allie avec la famille Diniz pour accélérer sa croissance au Brésil

L’ancien partenaire de Casino prend 10% du capital de Carrefour Brésil pour 525 millions d’euros. Une valorisation peu généreuse pour certains analystes.
Bruno de Roulhac

En avance sur son calendrier, Carrefour ouvre le capital de sa filiale brésilienne. Peninsula, holding familiale d’Abilio Diniz, prend 10% de Carrefour Brésil pour 1,8 milliard de reais (525 millions d’euros). L’opération valorise Carrefour Brésil 5,25 milliards d’euros et 6 milliards avec la dette et les provisions. Une valorisation «satisfaisante» pour Oddo – qui estime néanmoins le pôle Brésil à 7,5 milliards d’euros «en approche de majoritaire, soit avec une prime induite de 25%» – mais 30% en dessous des attentes d’Exane BNP Paribas, tandis que Bryan Garnier valorisait ces 10% à 980 millions.

Peninsula a en outre la possibilité de monter jusqu’à 16% du capital dans un délai de cinq ans. Abilio Diniz détient déjà 2,4% du groupe Carrefour.

En mars dernier, Georges Plassat, PDG de Carrefour, avait annoncé son intention d’ouvrir le capital de sa filiale brésilienne en 2015 «soit par augmentation de capital, soit par une entrée en Bourse, soit un mix des deux». Toutefois, la fenêtre pour une cotation «n’est pas là aujourd’hui» a déclaré hier Georges Plassat, précisant que l’opération se ferait quand les conditions seront réunies, d’ici 12 à 24 mois.

Abilio Diniz, qui a résolu en septembre 2013 de très longs mois de conflit ouvert avec Casino et son président Jean-Charles Naouri, retrouve Carrefour avec lequel il avait tenté de s’allier en 2011, provoquant alors la guerre avec le groupe stéphanois. Il apportera sa connaissance du secteur pour «soutenir [les] plans d’expansion et consolider [la] présence dans le pays» de Carrefour.

«Un partenariat avec Abilio Diniz est probablement l’un des meilleurs que l’on puisse espérer pour Carrefour (malgré sa réputation), compte tenu de sa connaissance du marché et de son expérience précédente comme ancien président du principal concurrent de Carrefour au Brésil», note Bryan Garnier, s’inquiétant toutefois de possibles conflits d’intérêts, Abilio Diniz étant président de BRF, premier groupe agroalimentaire du Brésil. Toutefois, ce dernier a expliqué hier qu’il n’y avait pas de problèmes. Par ailleurs, la famille Diniz ne détient plus aucun titre GPA, filiale brésilienne de Casino.

A cette occasion, Carrefour Brésil crée un vrai conseil d’administration avec dix membres, six pour Carrefour, deux administrateurs indépendants, et deux sièges pour Peninsula, dont l’un pour son président Abilio Diniz, qui siègera aux comités Stratégie et Ressources humaines.

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