Carmat poursuit ses essais après une deuxième implantation cardiaque réussie

Le groupe doit greffer quatre cœurs artificiels, avec une survie d’au moins 30 jours avant d’entamer son étude pivot sur une vingtaine de patients
Bruno de Roulhac

Carmat poursuit avec succès ses essais cliniques. Le concepteur et développeur du cœur artificiel a confirmé hier avoir réalisé une seconde implantation. Pour sa part, le ministre de la Santé, Marisol Touraine, a précisé que l’intervention avait eu lieu le 5 août dernier au CHU de Nantes sur un patient atteint d’insuffisance cardiaque terminale et ne pouvant bénéficier d’un greffon cardiaque issu de donneur.

La première implantation avait eu lieu en décembre 2013 à l’hôpital Georges Pompidou, à Paris. Ce premier bénéficiaire du cœur Carmat était décédé 74 jours après l’intervention. Une espérance de vie très courte, mais Carmat rappelle que pour valider ses essais, l’un de ses objectifs est la survie 30 jours après l’implantation et la récupération fonctionnelle des organes vitaux.

Fort de ses deux premiers succès et après l’avis favorable des deux comités indépendants de contrôle de l’essai, Carmat poursuit le recrutement de deux autres patients. L’essai de faisabilité de sa bioprothèse cardiaque nécessite en effet quatre implantations. «Des résultats pourraient intervenir en fin d’année 2014 ou au premier trimestre 2015, estime Invest Securities. Normalement, il faudrait que trois patients sur les quatre inclus dans cet essai survivent plus de 30 jours (ou puissent se faire transplanter avec un cœur ‘normal’) pour que l’essai soit un succès». Aussi, le bureau d’analyse demeure à l’achat sur la valeur avec un objectif de cours de 133 euros. Introduit sur Alternext en juillet 2010 à 18,75 euros, Carmat cédait hier 0,32% à 89,40 euros, au lendemain d’une hausse de 10,66%. Le groupe capitalise 383 millions d’euros.

En début d’année, Carmat avait rappelé que ces quatre premiers essais seront suivis d’une étude pivot élargie à 20 ou 25 patients, qui devrait démarrer dès cette année, avant de demander une autorisation de commercialisation qui devrait intervenir au plus tôt en 2015. Un délai qui pourrait être repoussé. Initialement, lors de son entrée en Bourse, Carmat espérait démarrer la commercialisation au troisième trimestre 2013.

L’an dernier, Carmat a affiché une perte nette de 14,6 millions d’euros pour 2,8 millions de produits d’exploitation. Toutefois, avec près de 17 millions d’euros de trésorerie disponible fin 2013, et 7,5 millions de ressources financières additionnelles attendues en 2014, le groupe estimait avoir le nécessaire pour se financer jusqu’en 2015.

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