
Capgemini emprunte une voie peu fréquentée en France pour augmenter son capital
Un peu plus de 500 millions d’euros en à peine deux heures. Capgemini a mené une augmentation de capital éclair mardi soir pour contribuer, comme il l’avait annoncé, au financement de l’acquisition de l’américain Igate. Le groupe de services informatiques a utilisé pour cela l’autorisation d’émission d’actions nouvelles avec suppression du droit préférentiel de souscription (DPS) que lui avait accordée son assemblée générale en 2014. Ce mécanisme a l’avantage de la rapidité et limite ainsi le risque de marché. Alors qu’une augmentation de capital avec DPS prend environ deux semaines, sans compter la rédaction de la note d’opération, une levée de fonds sans DPS peut se faire via la constitution d’un livre d’ordres accéléré.
Ainsi, dans le cas de Capgemini, les banques en charge de l’opération (BNP Paribas, Morgan Stanley, Crédit Agricole et HSBC) ont ouvert le livre un peu avant 18h et l’ont refermé à 20h. Sélectionnées en amont, les banques avaient pu sonder le marché dans l’après-midi. Compte tenu de la demande, le prix de l’émission a été fixé à 75,5 euros, soit une «décote de 2,9%, inférieure à la moyenne de 5,7% constatée lors des placements accélérés réalisés en Europe depuis le début de l’année», indique Cyril Revenu, responsable des marchés primaires actions France chez HSBC.
Fréquentes en Europe, et encore plus aux Etats-Unis, les augmentations de capital sans DPS et par constitution de livre d’ordres accélérée restent peu utilisées en France. Alstom y avait eu recours en 2012 pour un montant de 350 millions d’euros, suivant l’exemple d’Orpéa en 2009 (62 millions). Malgré l’ordonnance de 2009 qui a allégé les contraintes des levées de capitaux, le cadre est encore jugé trop strict pour permettre une démocratisation de ce mode de financement.
«Du fait de la suppression du droit préférentiel de souscription, et si la société n’a pas prévu de résolution spécifique, le prix doit être fixé sur la base du cours moyen pondéré par les volumes au cours des trois jours précédents l’opération, ajusté d’une décote maximale de 5%. Or, dans des marchés volatils et avec l’ajustement du cours de Bourse au moment de l’annonce de l’opération, il est souvent difficile de fixer un prix» dans la limite imposée, indique Cyril Revenu. Par ailleurs, les AG rechignent parfois à accorder les autorisations d'émissions d’actions sans DPS. Dans ce cas, le règlement devient encore plus strict pour l'émetteur.
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Pour Netanyahu, l'élimination des dirigeants du Hamas mettrait fin à la guerre à Gaza
Jérusalem - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé samedi que l'élimination des dirigeants du Hamas palestinien mettrait fin à la guerre à Gaza, avant une visite en Israël du secrétaire d’État américain Marco Rubio. Cette visite est annoncée malgré le fait que le président américain Donald Trump se soit montré contrarié par l’attaque israélienne visant des responsables du mouvement islamiste palestinien au Qatar, allié des États-Unis. Cette attaque sans précédent, menée mardi par Israël, visait des responsables du Hamas réunis dans un complexe résidentiel en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Cette attaque «ne va pas changer la nature de notre relation avec Israël, mais nous allons devoir en parler, (parler) de quel impact cela aura», a déclaré le secrétaire d’État américain à des journalistes avant de s’envoler vers Israël. Selon le département d’État, Marco Rubio ira en Israël pour l’assurer du soutien des États-Unis, avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays d’un État palestinien lors de l’Assemblée générale de l’ONU. Après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, Israël a décimé la direction du mouvement islamiste, jurant de le détruire et de le chasser du territoire palestinien où il avait pris le pouvoir en 2007. «Les chefs terroristes du Hamas vivant au Qatar se moquent du sort des habitants de Gaza. Ils ont bloqué toutes les tentatives de cessez-le-feu afin de prolonger indéfiniment la guerre», a affirmé M. Netanyahu sur X. «Se débarrasser d’eux permettrait d'éliminer le principal obstacle à la libération de tous nos otages et à la fin de la guerre.» Netanyahu, un «obstacle» Mais pour le Forum des familles d’otages israéliens retenus à Gaza, c’est M. Netanyahu qui représente un «obstacle» à la fin de la guerre. «L’opération menée au Qatar a prouvé sans l’ombre d’un doute qu’il existe un obstacle au retour des otages et à la fin de la guerre: le Premier ministre Netanyahu. Chaque fois qu’un accord est sur le point d'être conclu, Netanyahu le sabote», selon un communiqué. Dans la bande de Gaza affamée, assiégée et dévastée par près de deux ans de guerre, l’armée israélienne, qui dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu’elle présente comme l’un des derniers bastions du Hamas, a poursuivi son offensive, faisant selon la Défense civile locale au moins 32 morts. L’armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté la ville de Gaza depuis l’intensification de ses bombardements. Le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, a fait état de seulement 68.000 personnes ayant réussi à évacuer la ville. Selon des estimations récentes de l’ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties. Samedi, l’armée israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville de Gaza à les évacuer vers le sud. «L’ouragan continue de frapper Gaza. La tour de la terreur Burj al-Nour a été détruite», a indiqué samedi le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, sur X, après la destruction de plusieurs tours d’habitation à Gaza-ville ces derniers jours. Le sud «pas sûr non plus» De nombreux acteurs humanitaires jugent qu’un nouveau déplacement de la population, du nord vers le sud du territoire, est impossible et dangereux. Le directeur de l’hôpital al-Chifa, Mohammed Abou Salmiya, a déclaré à l’AFP que les déplacements se poursuivaient à l’intérieur de la ville de Gaza, les habitants allant de l’est vers l’ouest. «Seul un petit nombre de personnes ont pu atteindre le sud», a-t-il dit. Bakri Diab, qui a fui l’ouest de Gaza-ville vers le sud, affirme que les frappes israéliennes se poursuivent aussi dans cette zone. «Le sud n’est pas sûr non plus», a ajouté ce père de quatre enfants âgé de 35 ans. L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza dont 25 sont décédées, selon l’armée israélienne. L’offensive israélienne de représailles a fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l’autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire. L’ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément. Jay DESHMUKH avec l'équipe de l’AFP à Gaza © Agence France-Presse -
Municipales à Marseille: Martine Vassal officialise sa candidature sous la bannière de la droite et du centre
Marseille - «Nous sommes prêts à reprendre cette ville aux mains de cette gauche": c’est par ces mots que Martine Vassal a officialisé samedi sa candidature aux municipales à Marseille sous la bannière de la droite et du centre. Deuxième candidate à se lancer après le député du Rassemblement national Franck Allisio, Martine Vassal retente sa chance après sa cuisante défaite de 2020 et le basculement à gauche de la deuxième ville de France, après 25 ans de règne du LR Jean-Claude Gaudin, aujourd’hui décédé. Mais cette fois, c’est différent. A l'époque, «il nous manquait un phénomène fédérateur» mais «cette union, aujourd’hui, nous l’avons», a déclaré celle qui est déjà présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille-Provence, en clôture des universités d'été de Une Génération pour Marseille. Symbole s’il en fallait de cette union travaillée depuis plus d’un an par ce collectif piloté par Romain Simmarano, directeur de cabinet de Renaud Muselier: les présences de l’ex-secrétaire d’Etat et proche du couple Macron Sabrina Agresti-Roubache et de la sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer. «On ne peut gagner que si on additionne», avait lancé à la tribune juste avant le président Renaissance Renaud Muselier de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a promis de «peser de tout son poids» pour la faire gagner en mars 2026. Dessinant déjà ses propositions, cette ex-cheffe d’entreprise âgée de 63 ans a fait de la sécurité et de l'économie ses priorités. Dans un discours très droitier, cette ex-LR qui se présente désormais comme divers droite a estimé qu’"on peut être attaché à l’ordre, au respect à l’autorité sans être d’extrême-droite». Marseille sera un point chaud des municipales où le maire divers gauche sortant Benoît Payan n’a pas encore annoncé ses intentions même s’il répète que «pour changer une ville, six ans, ça ne suffit pas». «campagnes de caniveau» Au micro samedi soir, tous ont raillé le «maire non élu». Une référence à l'écologiste Michèle Rubirola, porte drapeau de l’union de gauche, écologiste et citoyenne du Printemps Marseillais, qui avait été élue en 2020 mais avait jeté l'éponge six mois plus tard pour «raisons de santé», passant le relais à l’ex-socialiste Benoît Payan. Et si Martine Vassal a réussi à fédérer, ce n’est pas le cas à ce stade des autres camps. Benoît Payan, s’il part, réussira-t-il à refaire une union au moins avec les écologistes ? A ce stade une alliance avec La France insoumise semble exclue et député de Marseille Sébastien Delogu a d’ailleurs déjà promis «une liste insoumise à Marseille». Sébastien Barles, adjoint écologiste au maire, a de son côté samedi de nouveau appelé à une union allant jusqu'à LFI pour «faire barrage à Martine Vassal», dénonçant «sa course folle vers le RN». A l’extrême-droite, Franck Allisio s’est déjà déclaré, fort des trois députés obtenus avec l’alliance RN-Ciotti (sur sept) à Marseille aux dernières législatives et de ses 30% aux élections européennes. Mais pas question à ce stade d’un partenariat avec le sénateur ex-RN et ex-Reconquête Stéphane Ravier, qui a pourtant une notoriété locale plus importante que lui. Franck Allisio a juré vendredi que «beaucoup de personnes de la société civile», «de la police, justice», le rejoignaient, dénonçant une nouvelle fois le «binôme socialo-macroniste» Payan/Vassal qui dirigent selon lui Marseille. Outre ses adversaires, Martine Vassal a au moins deux cailloux sur son chemin vers l’Hôtel de ville du Vieux-Port. D’abord, une enquête préliminaire en cours notamment pour détournement de fonds et trafic d’influence après un signalement d’un ancien fonctionnaire au sein du département des Bouches-du-Rhône qu’elle dirige. «Dans cette campagne rien ne nous sera épargné» et «on est déjà victime de campagnes de caniveau», a-t-elle raillé samedi soir. Ensuite, un élu départemental de sa majorité, le chirurgien Frédéric Collart, travaille à une candidature estampillée société civile. Autre inconnue à Marseille, comme à Lyon ou Paris: un changement de mode de scrutin avec la mise en place de deux urnes, l’une pour élire les membres du Conseil de la mairie centrale et l’autre pour élire les maires de secteur. Sandra LAFFONT © Agence France-Presse -
Sophie Binet (CGT) demande «des actes immédiats» avant sa rencontre avec Sébastien Lecornu lundi
Paris - La leader de la CGT Sophie Binet a averti samedi qu’elle attendait «des actes immédiats», notamment sur la réforme des retraites, de la part du Premier ministre qu’elle rencontre lundi matin. Confirmant qu’elle serait reçue par Sébastien Lecornu «lundi à 11 heures», la responsable syndicale a affirmé à la Fête de l’Huma, lors d’un échange retransmis en ligne, que pour cette rencontre «on va faire un QCM avec deux possibilités, oui, non». «On va poser des questions très simples. Jour férié: oui, non, désindexation des retraites: oui, non, suppression des postes de fonctionnaires: oui, non, abrogation de la réforme des retraites: oui, non», a-t-elle énuméré. «A la sortie, dès lors qu’on n’aura pas eu oui, ça voudra dire non, et qu’il faudra se mobiliser encore plus massivement», a-t-elle ajouté à quelques jours de la journée intersyndicale de mobilisation le 18 septembre. «Il faut qu’il abroge la réforme des retraites, sinon son mandat va se terminer très vite», a ajouté Mme Binet. M. Lecornu avait promis «des ruptures» mardi, lors de sa première allocution en tant que Premier ministre. «Que ce premier ministre qui a fait tous les gouvernements d’Emmanuel Macron soit obligé de prononcer le mot rupture, c’est déjà un signe du rapport de force», a affirmé Mme Binet en avertissant que «maintenant (...) il va falloir des actes immédiats». Le Premier ministre a commencé vendredi à consulter les partenaires sociaux, ouvrant le bal avec la CFDT qui a elle aussi réclamé des preuves de «rupture» avec les orientations budgétaires du gouvernement sortant. «Pourquoi est-ce qu’Emmanuel Macron a été obligé de sacrifier trois premiers ministres en un an? Pourquoi est-ce qu’il n’a jamais été aussi seul, (tellement) minoritaire qu’il est incapable de faire passer aucune réforme?» s’est interrogée Mme Binet. C’est «parce qu’il est passé en force contre la réforme des retraites», a-t-elle affirmé. © Agence France-Presse