BP voit ressurgir la menace financière liée à la marée noire géante de 2010

Un tribunal américain a estimé que le groupe britannique avait fait preuve de « négligence grossière » concernant la catastrophe dans le golfe du Mexique
Benoît Menou

BP n’en a pas fini de colmater la brèche financière découlant de la marée noire survenue en 2010 dans le golfe du Mexique. Hier, un juge fédéral américain a estimé que le groupe britannique avait fait preuve de «négligence grossière» dans le dossier de la catastrophe.

Un jugement qui risque de se traduire par des milliards de dollars d’indemnités s’ajoutant à un coût de plus de 42 milliards de dollars pour la plus grave catastrophe écologique maritime aux Etats-Unis. Reuters évalue ce coût complémentaire à environ 18 milliards de dollars. Le juge Carl Barbier doit encore fixer les indemnisations dans le cadre du Clean Water Act, qui expose BP selon le verdict de négligence grossière à une amende de 4.300 dollars par baril de marée noire. Le montant de 18 milliards correspond ainsi à l’amende moyenne potentielle pour les 3,26 millions de barils mis en avant par BP et les 4,9 millions avancés par le gouvernement américain. Quoi qu’il en soit, le procureur général des Etats-Unis, Eric Holder, a souligné dans un communiqué sa confiance de voir cette sanction avoir un effet «fortement dissuasif pour quiconque est tenté de sacrifier la sécurité et l’environnement à la quête du profit ».

L’action BP a cédé près de 6% hier tant à Londres qu’à New York. «C’est un souci de court terme; à long terme BP génère du cash et je suis sûr qu’il a les ressources pour payer», a tempéré Manoj Ladwa chez TJM Partners.

BP a fait savoir qu’il ferait immédiatement appel du jugement. «La loi est claire: prouver la négligence grossière repose sur des conditions très strictes qui n’ont pas été réunies dans ce dossier. BP pense qu’un examen impartial du dossier ne peut soutenir la conclusion erronée à laquelle le tribunal est parvenu», a asséné le groupe pétrolier. Ce dernier concède que le coût final qu’il devra supporter en lien avec la catastrophe reste «très incertain».

La cour a conclu hier que la fuite de pétrole fut le résultat d’une négligence grossière ou d’une malveillance délibérée de BP, peut-on lire dans les attendus du juge Carl Barbier. Le juge a estimé que 67% de la faute revenait à BP, 30% à Transocean, le propriétaire du navire de forage, et 3% à Halliburton, qui avait réalisé les travaux de scellement du puits Macondo qui avait explosé.

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