
Bolloré pousse ses pions dans le ferroviaire en Afrique
Acteur majeur de la logistique, plus connu pour ses activités dans le transport maritime et les concessions portuaires, le groupe Bolloré va faire un grand bond en avant dans le ferroviaire. Comme elle l’a confirmée au quotidien Les Echos hier, sa filiale Bolloré Africa Logistics (BAL) a signé avec le Niger et le Bénin des conventions pour la concession, la construction et l’exploitation d’une ligne reliant Niamey, la capitale du Niger, à Cotonou, principal port et plus grande ville du Bénin. Soit une longueur de 1.065 kilomètres. Le contrat intègre la rénovation de tronçons existants.
Les travaux, d’un montant d’un milliard d’euros, seront financés par Bolloré sur fonds propres, a indiqué un porte-parole du groupe au quotidien. La ligne sera gérée par Bénirail, société créée en mai 2015. Le Bénin et le Niger détiendront chacun 10 % de son capital, le groupe français 80%. Il est prévu que des investisseurs privés nigériens et béninois acquièrent 40% auprès de Bolloré. Ceux-ci sont déjà identifiés mais ils n’ont pas encore donné leur accord, ajoute BAL. Au cas où aucun accord ne serait trouvé, Bolloré conserverait ses 80%.
Le projet est à la mesure des espoirs que placent les entreprises et les institutions internationales dans la croissance économique du continent africain pour les décennies à venir. En effet, le tronçon concerné par l’accord n’est en fait qu’une partie du titanesque projet de création d’une boucle de 2.700 kilomètres reliant la grande métropole régionale Abidjan, en Côte d’Ivoire, à Cotonou en passant par le Burkina Faso et sa capital Ouagadougou. Au total, le projet représenterait 2,5 milliards d’euros.
Dans ce cadre, le choix de BAL n’est pas surprenant. En effet, sa filiale Sitarail (Société internationale de transport africain par rail) a déjà décroché l’année dernière les contrats de mise à niveau et de concession du tronçon de 1.200 kilomètres allant d’Abidjan à Kaya (au Burkina Faso), pour un investissement d’environ 400 millions d’euros. Bolloré détient 67% de Sitarail, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso 15% chacun et les salariés 3%.
Si le groupe, qui publiera ses comptes du premier semestre 2015 le 27 août prochain, a davantage alimenté la chronique cette année en étendant son influence en Italie à travers Vivendi, il rappelle que la logistique, en particulier en Afrique, reste le cœur de son activité.
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Procès du « Bloody Sunday » : un ancien soldat britannique jugé à Belfast, des décennies après le drame
Belfast - Au premier jour du procès d’un ancien soldat britannique, accusé de deux meurtres et cinq tentatives de meurtre lors du «Bloody Sunday», épisode sanglant du conflit nord-irlandais, l’accusation a décrit les tirs «injustifiés» des militaires ce jour-là. Aucun soldat n’a jusque-là été jugé pour ce «dimanche sanglant», le 30 janvier 1972 à Londonderry, ville également connue sous le nom de Derry, quand des parachutistes britanniques avaient ouvert le feu sur une manifestation pacifique de militants catholiques, faisant 13 morts. L’armée britannique avait affirmé que les parachutistes avaient répondu aux tirs de «terroristes» de l’IRA (Armée républicaine irlandaise, paramilitaires opposés à toute présence britannique sur l'île d’Irlande), une version alors confortée par un rapport réalisé à la hâte. Malgré tous les témoignages contredisant cette version, il a fallu attendre 2010 pour que soit officiellement reconnue l’innocence des victimes, atteintes pour certaines dans le dos ou même à terre, agitant un mouchoir blanc. Surnommé «soldat F», l’ancien parachutiste jugé depuis lundi est accusé de deux meurtres, ceux de James Wray et William McKinney, et de cinq tentatives de meurtre, lors de la répression de ce rassemblement. En décembre, il avait plaidé non coupable devant le tribunal de Belfast. Il comparait libre à son procès, qui doit durer plusieurs semaines. «Intention de tuer» Comme en décembre, il est apparu dissimulé derrière un rideau pour protéger son anonymat, ses avocats ayant fait valoir des risques pour sa sécurité. «Les tirs étaient injustifiés. Les civils (...) ne posaient aucune menace pour les soldats et ces derniers ne pouvaient pas croire à l’existence d’une menace», a affirmé le représentant de l’accusation, Louis Mably, à l’ouverture des débats. «Les tirs (...) ont été menés avec l’intention de tuer, ou au moins avec l’intention de causer un préjudice vraiment grave», a-t-il insisté. Avant l’ouverture de l’audience, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal en soutien aux familles des victimes a constaté un journaliste de l’AFP. «Il nous a fallu 53 ans pour en arriver là, et nous avons surmonté tous les obstacles», a déclaré John McKinney, le frère de William McKinney, saluant «un jour crucial» dans son combat pour «obtenir justice». Non loin de là, une poignée d’anciens combattants de l’armée britannique étaient également présents. «Beaucoup d’anciens combattants ressentent aujourd’hui de la frustration, de la colère, et se sentent trahis», a déclaré David Johnstone, le président du Bureau des anciens combattants d’Irlande du Nord, une organisation chargée de soutenir les ex-soldats de l’armée britannique dans la province. 3.500 morts en 30 ans Le parquet nord-irlandais avait engagé des poursuites pénales contre «soldat F» en 2019. Elles avaient ensuite été abandonnées, puis relancées en 2022. Le massacre du «Bloody Sunday» - immortalisé par le tube du groupe de rock irlandais U2 «Sunday Bloody Sunday» (1983) - avait eu pour effet de précipiter de nombreux jeunes catholiques républicains dans les bras de l’IRA. Il est l’un des moments les plus sombres des trois décennies de «Troubles» qui ont opposé républicains, surtout catholiques, partisans d’une réunification avec l’Irlande, et unionistes protestants, défenseurs de l’appartenance de l’Irlande du Nord à la Couronne britannique. En 1998, l’accord de paix du Vendredi Saint a mis un terme à ce conflit qui a fait quelque 3.500 morts. En 2010, à la suite de la plus longue enquête publique de l’histoire britannique qui avait reconnu l’innocence des victimes du «Bloody Sunday», le Premier ministre de l'époque, David Cameron, avait présenté des excuses officielles, qualifiant d’"injustifiables» les faits survenus ce jour-là. Depuis la fin du conflit nord-irlandais, seul un ancien soldat britannique a été condamné: début 2023, une peine de trois ans avec sursis a été prononcée contre David Holden, qui avait tué un homme à un check-point en 1988. Une loi très critiquée votée en 2023 sous le précédent gouvernement conservateur et baptisée «Héritage et réconciliation» a mis fin à la plupart des poursuites pénales pour les crimes commis pendant la période des «Troubles». Le Labour s’est engagé à abroger certaines dispositions. Peter MURPHY © Agence France-Presse -
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