Bolloré pousse ses pions dans le ferroviaire en Afrique

Le groupe a signé un contrat de construction d’un tronçon entre le Niger et Cotonou au Bénin, dans le cadre d’une ligne stratégique dans la région
Antoine Landrot

Acteur majeur de la logistique, plus connu pour ses activités dans le transport maritime et les concessions portuaires, le groupe Bolloré va faire un grand bond en avant dans le ferroviaire. Comme elle l’a confirmée au quotidien Les Echos hier, sa filiale Bolloré Africa Logistics (BAL) a signé avec le Niger et le Bénin des conventions pour la concession, la construction et l’exploitation d’une ligne reliant Niamey, la capitale du Niger, à Cotonou, principal port et plus grande ville du Bénin. Soit une longueur de 1.065 kilomètres. Le contrat intègre la rénovation de tronçons existants.

Les travaux, d’un montant d’un milliard d’euros, seront financés par Bolloré sur fonds propres, a indiqué un porte-parole du groupe au quotidien. La ligne sera gérée par Bénirail, société créée en mai 2015. Le Bénin et le Niger détiendront chacun 10 % de son capital, le groupe français 80%. Il est prévu que des investisseurs privés nigériens et béninois acquièrent 40% auprès de Bolloré. Ceux-ci sont déjà identifiés mais ils n’ont pas encore donné leur accord, ajoute BAL. Au cas où aucun accord ne serait trouvé, Bolloré conserverait ses 80%.

Le projet est à la mesure des espoirs que placent les entreprises et les institutions internationales dans la croissance économique du continent africain pour les décennies à venir. En effet, le tronçon concerné par l’accord n’est en fait qu’une partie du titanesque projet de création d’une boucle de 2.700 kilomètres reliant la grande métropole régionale Abidjan, en Côte d’Ivoire, à Cotonou en passant par le Burkina Faso et sa capital Ouagadougou. Au total, le projet représenterait 2,5 milliards d’euros.

Dans ce cadre, le choix de BAL n’est pas surprenant. En effet, sa filiale Sitarail (Société internationale de transport africain par rail) a déjà décroché l’année dernière les contrats de mise à niveau et de concession du tronçon de 1.200 kilomètres allant d’Abidjan à Kaya (au Burkina Faso), pour un investissement d’environ 400 millions d’euros. Bolloré détient 67% de Sitarail, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso 15% chacun et les salariés 3%.

Si le groupe, qui publiera ses comptes du premier semestre 2015 le 27 août prochain, a davantage alimenté la chronique cette année en étendant son influence en Italie à travers Vivendi, il rappelle que la logistique, en particulier en Afrique, reste le cœur de son activité.

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