
Arkema accélère sa transformation en rachetant Bostik à Total
Arkema boucle son programme d’acquisitions très en avance en rachetant Bostik, la filiale d’adhésifs de Total, pour une valeur d’entreprise de 1,74 milliard d’euros, soit 11 fois l’Ebitda. Avec ce projet «on est au niveau du plan d’acquisitions qu’on avait défini jusqu’en 2017, on a de quoi travailler», a déclaré Thierry Le Hénaff, PDG d’Arkema. Total, qui a reçu plusieurs marques d’intérêt, a privilégié son ancienne filiale d’autant qu’Arkema a pris «des engagements clairs quant à la pérennité de l’activité, le maintien de l’emploi et des avantages sociaux existants».
Depuis sa sortie du giron de Total, Arkema poursuit son recentrage sur la chimie de spécialités. «Bostik est la pièce manquante du puzzle, a expliqué Thierry Le Hénaff. Il va nous donner l’équilibre que nous visions et nous rendre plus résistants». Absent du segment des adhésifs, Arkema renforce ainsi sa division Matériaux Haute Performance, qui pèsera 42% de ses ventes, contre 30% auparavant.
Numéro trois mondial des adhésifs, Bostik a dégagé l’an dernier un chiffre d’affaires de 1,53 milliard d’euros, pour 158 millions d’euros d’Ebitda, soit une marge de 10,3%. Alors que les ventes de Bostik progressent en moyenne de 3% par an depuis 2010, Arkema mise sur une hausse de 30% de l’Ebitda de Bostik en trois ans. Grâce aux synergies de coûts et commerciales identifiées, la marge de Bostik devrait rejoindre à terme la moyenne du secteur entre 14 et 15%. Arkema rappelle qu’il a lui-même fait passer sa marge de 6% en 2005 à près de 15% en 2013.
L’opération «semble chère au regard de la faible marge», note JPMorgan. Arkema promet toutefois une relution sur le cash la première année et sur le bénéfice net par action la deuxième année. En attendant, l’action Arkema a cédé vendredi 3,86% dans la perspective de la dilution annoncée.
Le groupe financera en effet l’opération par une augmentation de capital (avec droit préférentiel de souscription) de 350 millions d’euros, par une émission de titres hybrides de 600 à 700 millions d’euros, et par une émission obligataire senior de 500 à 600 millions d’euros. En 2017, le groupe compte revenir à un taux d’endettement proche de 40%.
Compte tenu de l’acquisition de Bostik et d’une augmentation du programme de cessions envisagé de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires, Arkema relève son objectif d’Ebitda 2017 à 1,31 milliard d’euros, contre 1,28 milliard auparavant.
Plus d'articles du même thème
-
Orsted fait prévaloir ses droits auprès d’un tribunal fédéral américain
Dans une injonction préliminaire, le juge Royce Lamberth a autorisé la poursuite du projet Revolution Wind qui avait été suspendu le mois dernier par l’administration Trump. -
Unigestion et Sagard unissent leur expertise dans le private equity
Le groupe suisse adosse ses activités de private equity au gestionnaire créé par la famille Desmarais. L'entité combinée devrait peser quelque 23 milliards de dollars d'encours dans ce métier. -
La Société Générale cote son stablecoin dollar sur la plateforme Bullish
La filiale de la banque de la Défense spécialisée dans les crypto-actifs va rendre son nouveau jeton disponible via la plateforme du fournisseur américain.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L’industrie mondiale des ETF approche les 18.000 milliards de dollars sous gestion
- Le patron de la Société Générale prend la menace Revolut au sérieux
- L’Insead lance un master pour les futurs décideurs de la finance
- Valneva est suspendu à la commercialisation du vaccin contre la maladie de Lyme
- Dominique Lefebvre opte pour un départ anticipé de la présidence du Crédit Agricole
- La Fed abaisse ses taux pour enrayer la dégradation de l'emploi américain
Contenu de nos partenaires
-
Urgence
Un mur de dettes face à un mur d'investissements : la Cour des comptes tire le signal d'alarme pour EDF
Dévoilé par le média Contexte, le rapport commandé à la Cour des comptes par la commission des Finances de l'Assemblée nationale souligne la fragilité du bilan de l'énergéticien et des capacités de financement à long terme « aléatoires » -
In folio
Jonathan Coe mène l’enquête – par Bernard Quiriny
Les preuves de mon innocence prend place dans le grand tableau-mosaïque de l’Angleterre que compose Jonathan Coe depuis Testament à l’anglaise (1994), avec la même vision du passé : Coe se représente un âge d’or allant de 1945 à 1980, avec l’Etat-providence, l’esprit communautaire et le système de santé, puis une époque de déclin moral avec le thatcherisme et ses suites -
La Fabrique de l'Opinion
Quel avenir pour la Ve République ? L’heure des choix se rapproche
Bruno Daugeron : « La configuration politique ne pourra pas permettre à un vainqueur par défaut, quel qu’il soit, de transformer une tripartition en clivage binaire et fécond au-delà du second tour de l’élection présidentielle »