Areva veut entamer un nouveau cycle

Demain, à l’occasion de son AG, le groupe nucléaire entérinera la prise de pouvoir du tandem Varin-Knoche. Il aura fort à faire.
Antoine Landrot

C’est au cours de l’assemblée générale d’Areva organisée demain que Philippe Varin et Philippe Knoche prendront officiellement les rênes du groupe nucléaire: le premier en tant que président, le second en tant que directeur général. L’AG entérinera ainsi l’évolution de la gouvernance d’Areva, actuellement composée d’un conseil de surveillance (présidé par Pierre Blayau) et d’un directoire, vers une structure à conseil d’administration. A cette occasion, le départ de Pierre Blayau sera acté.

Cette évolution a été exigée par les actionnaires publics du groupe – le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et l’Etat, qui contrôlent à eux deux 83,2% de son capital. Elle doit faciliter l’exécution du plan de sauvetage de l’entreprise dont la dette nette atteint 5 milliards d’euros, soit près de 10 fois son Ebitda. Ce plan devra être présenté en février, selon l’engagement pris par Philippe Knoche devant les députés en novembre dernier. «Cette proposition […] a pour objectifs de s’aligner sur les meilleures pratiques en vigueur en France, d’accélérer la mise en œuvre de la stratégie du groupe et d’accroître la responsabilité des membres du conseil d’administration», précise le directoire dans son rapport sur les résolutions de l’AG.

Mais la succession ne lèvera pas l’hypothèque qui pèse sur l’avenir du groupe. «Nous sommes dans l’expectative des conclusions de l’audit en cours, qui devraient être dévoilées à l’occasion des résultats annuels fin février. Un état des lieux alarmant pourrait amener le groupe à substantiellement recaler ses perspectives pour 2015 et 2016, lesquelles ont été suspendues en novembre dernier. Une consommation significative de cash-flow libre sur cette période mettrait davantage sous pression la notation BB+ chez S&P, déjà sous perspective négative : une recapitalisation par l’Etat aurait alors du sens pour renforcer la structure financière de l'émetteur, notamment en vue des tombées obligataires de 2016 et de 2017», indique Ivan Pavlovic, analyste crédit chez Natixis.

Le potentiel de redressement existe, mais il dépend de facteurs sur lesquels la direction n’a que partiellement prise, explique un analyste actions: la montée en puissance de l’usine d’enrichissement George Besse 2, la baisse progressive du coût de démantèlement de George Besse 1, la hausse du prix de l’uranium (qui a fortement chuté depuis 2011) et, à plus long terme, l’achèvement et la fin des contentieux autour d’OL3, l’EPR finlandais.

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