Areva relance le processus de cession de Canberra

Astorg, qui avait interrompu l’acquisition de la filiale en 2013, ne se prononce pas, tandis que Mirion Technologies serait revenu à la charge.
Antoine Landrot

Après un premier échec en 2013, Areva semble avancer sur la vente de Canberra, qui fabrique des appareils de mesure de la radioactivité. Le groupe français a officialisé hier avoir «engagé» le processus, après en avoir informé les salariés de sa filiale; mais les rumeurs couraient depuis le mois de mars. Il n’a pas souhaité communiquer le nom des banques d’affaires mandatées pour mener l’opération, alors que les noms de Deutsche Bank et de Société Générale circulent. Credit Suisse était responsable de l’appel d’offres précédent.

Ce dernier avait échoué sur le fil alors que Canberra était promis au fonds français Astorg, qui avait entamé des négociations exclusives avec Areva en octobre 2012 et signé un contrat de vente fin mars 2013. Ce contrat avait été finalement rompu en juin d’un commun accord, même si Areva rejetait sur Astorg la responsabilité de l’échec en indiquant que le fonds n’avait pas pu réunir le financement suffisant. Selon un bon connaisseur du dossier, l’effet dopant des suites de l’accident nucléaire de Fukushima sur les comptes de Canberra (en tant que spécialiste de la radioactivité) compliquait sa valorisation en période de croisière, ce qui aurait refroidi Astorg à l’époque.

Si Astorg demeure aujourd’hui silencieux, au moins l’un des finalistes malheureux de l’appel d’offres serait reparti à la chasse: selon des sources proches du dossier, l’américain Mirion Technologies est sur la brèche depuis plusieurs mois. Contrôlé par American Capital au moment de sa première tentative, il a été acquis par l’investisseur britannique Charterhouse en 2014.

Les autres candidats intéressés par Canberra il y a trois ans pourraient également se manifester. Les américains Danaher et Thermo Fisher avaient tenté d’acquérir la filiale d’Areva.

Il y a trois ans, Canberra avait été valorisée entre 310 et 350 millions d’euros. «Depuis, Canberra a été réorganisée, la filiale est plus solide; et Fukushima a une importance relative plus faible dans ses comptes. Il n’y a donc pas de raison que la valeur actuelle soit inférieure», précise une source. Selon Areva, sa filiale a réalisé 180 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014. Basée aux Etats-Unis, elle emploie environ 1.000 salariés dans le monde, dont 250 en France.

Le groupe nucléaire, contrôlé à 87% par l’Etat, est en pleine restructuration. Il prévoit d’économiser un milliard d’euros d’ici à 2017, tandis que la majorité de son activité de réacteurs (Areva NP) doit être reprise par EDF.

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