
Altran subit encore l’acquisition d’Aricent

L’action Altran a subi la plus forte baisse de l’indice SBF 120 à Paris hier, perdant 8% pour terminer à 7,56 euros, après l’annonce du départ de Frank Kern, pour cause de départ en retraite, de sa fonction de président d’Altran Amérique du Nord. L’entité a été créée cette année suite à l’acquisition d’Aricent en novembre 2017. Une telle sanction boursière peut surprendre : âgé de 64 ans, Frank Kern, nommé directeur général d’Aricent en 2012, ne jouait pas de rôle exécutif au sein de la nouvelle structure. L’intégration de la société américaine a été menée par Laila Worrell, arrivée en novembre 2017 comme directrice opérationnelle (COO) d’Aricent et promue directrice générale d’Altran Amérique du Nord en juillet dernier.
«Au moment de l’acquisition, il a été convenu de créer le poste de président d’Altran Amérique du Nord pour faciliter la transition. Le groupe a moins besoin de cet appui désormais. Frank Kern n’a pas vocation à être remplacé», indique à L’Agefi le groupe d’ingénierie externalisée, qui lie la baisse du titre aux interrogations sur une fin de cycle dans les technologies, sur sa dette (qui a augmenté avec l’acquisition d’Aricent) et un reliquat de déception concernant les irrégularités comptables découvertes en juillet (mais datant d’avant l’acquisition). «Le départ de Frank Kern est un non-événement. En outre, l’activité du groupe a été plutôt encourageante au troisième trimestre, de même que l’annonce du recrutement de plus de 800 personnes hors Aricent», abonde un analyste, qui mentionne aussi un marché baissier (le SBF 120 a reculé de 1,3% hier).
Mais les investisseurs manquent encore de visibilité sur les activités américaines d’Altran. «Le marché craint que le départ de Frank Kern ne soit un prélude à des nouvelles négatives sur Altran Amérique du Nord. Au moment de l’annonce de l’acquisition d’Aricent, Altran avait beaucoup mis en avant son estime pour ses dirigeants. Le groupe avait mis en place un intéressement pour les conserver», explique Matthieu Lavillunière, analyste chez Invest Securities. Une crainte renforcée par le fait qu’«Altran n’a jamais publié l’historique détaillé de l’activité d’Aricent, de telle sorte qu’il est encore difficile d’analyser les chiffres de la société. Aricent n’a pas montré de redressement significatif au troisième trimestre [son chiffre d’affaires a progressé de 2%, ndlr]. Les questions demeurent quant à sa croissance récurrente et sa rentabilité normative, inférieure à la trajectoire décrite par Altran au moment de l’acquisition».
En outre, l’ouverture en novembre d’une enquête de l’Autorité de la concurrence sur un soupçon d’entente entre acteurs du conseil en technologies constitue également un contexte défavorable pour les activités françaises.
Plus d'articles du même thème
-
Le ciel s'assombrit pour le marché de la réassurance
Haut lieu de négociation des traités de réassurance pour l’année à venir, les Rendez-Vous de Septembre de Monaco se tiennent à partir de dimanche dans un contexte plus tendu et concurrentiel pour les réassureurs, marquant la fin d’un cycle doré. Les agences de notation ont déjà revu les perspectives du secteur à la baisse. -
En plein scandale, le président argentin fait face à un test électoral dimanche
La sœur de Javier Milei est impliquée dans une affaire de corruption, alors que des élections ont lieu ce dimanche à Buenos Aires avant le scrutin de mi-mandat en octobre. Les investisseurs, qui ont fait de l’Argentine l’un de leurs principaux paris dans les émergents, se montrent prudents. -
Crédit Mutuel Arkéa pavoise avec une forte dynamique commerciale
Fortuneo a gagné 100.000 clients au cours des six premiers mois de 2025 et les réseaux, 15.000. Comme pour les particuliers, le mutualiste souhaite se doter d'une banque en ligne pour les professionnels.
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- Le Crédit Agricole a bouclé l'acquisition de Banque Thaler
- Les émetteurs français de dette bravent la crise politique
- L'indice Euro Stoxx 50 va perdre deux représentants de la Bourse de Paris
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
- Renault réorganise son équipe de direction
Contenu de nos partenaires
-
Médicaments non utilisés : jusqu'à 1,7 milliard d'euros gaspillés chaque année selon la Cour des comptes
Paris - Les médicaments prescrits en ville mais non consommés représentent chaque année en France entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros, selon une évaluation de la Cour des comptes publiée jeudi qui appelle à identifier les produits les plus jetés et les raisons de ce gaspillage. A ce jour, «les modalités de collecte et de traitement des médicaments non utilisés ne permettent pas de connaître de manière précise les montants et la nature des dépenses de médicaments qui auraient pu être évités», souligne la Cour des comptes. Son évaluation des coûts a été réalisée à partir des quantités de médicaments non utilisés collectées par l’organisme Cyclamed chargé de leur récupération. La facture atteint jusqu’à 1,7 milliard d’euros si le calcul prend en compte tous les médicaments mais elle tombe autour de 561 à 788 millions d’euros si les plus coûteux en sont exclus, détaille la Cour des comptes. Le volume de médicaments jetés et collectés par Cyclamed représentait 8.503 tonnes en 2023. Le potentiel de réduction de ces déchets peut être évalué entre 224 millions à 867 millions d’euros, selon l’enquête conduite par la Cour des comptes. Il est «indispensable que les pouvoirs publics améliorent leur connaissance de l’usage des produits de santé, prescrits, dispensés et remboursés, et comprennent pourquoi certains d’entre eux ne sont pas utilisés», écrit l’instance de surveillance des finances publiques. Elle préconise de s’appuyer sur l’expertise de Cyclamed pour quantifier les médicaments non utilisés, évaluer la proportion des médicaments périmés, identifier les produits les plus gaspillés et en déterminer les raisons afin de «susciter des mesures de prévention». La redistribution des médicaments non utilisés pourrait être, selon elle, «une mesure prometteuse», en particulier pour les médicaments coûteux ou très prescrits. De même, certains dispositifs médicaux (béquilles, fauteuils roulants, déambulateurs etc..) pourraient être réutilisés, remis en état ou recyclés pour récupérer au moins leurs composants, préconise le rapport. Parmi ses autres recommandations pour un meilleur usage des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), la Cour des comptes propose d’inciter les industriels à adapter les conditionnements et les délais de péremption. Les produits de santé ont représenté un coût de 36,05 milliards d’euros pour l’assurance maladie en 2023, dont 25,26 milliards au titre des médicaments et 10,79 milliards au titre des dispositifs médicaux. Le gouvernement vise une réduction des dépenses de santé de l’ordre de cinq milliards d’euros l’an prochain. © Agence France-Presse -
Tout pour l'union
Marine Tondelier, Jean-Luc Mélenchon et la parabole des aimants
Après la chevauchée fantastique du Nouveau Front populaire en juillet 2024, la patronne des Verts se rêve en magnétiseuse de la gauche pour transformer la répulsion PS-LFI en attraction gouvernementale -
Assurances
Ukraine : une Europe « volontaire »... jusqu'où ?
Lors de la réunion de la Coalition des volontaires, jeudi à l'Elysée, vingt-six pays se sont engagés à fournir des troupes en échange de garanties de sécurité, mais uniquement si la paix est signée