
Alstom rassure sur ses perspectives et grimpe en Bourse

Victime de la défiance des investisseurs depuis le rachat de Bombardier Transport il y a près de deux ans, Alstom s’emploie depuis plusieurs mois à rassurer sur sa capacité à intégrer les activités ferroviaires du canadien tout en vantant la résistance d’un modèle économique de long terme capable d'échapper aux aléas de la conjoncture.
A lire les bons résultats semestriels et les perspectives encourageantes dévoilés ce mercredi, le fabricant de TGV semble effectivement rouler désormais sur de bons rails.
Mercredi en début d’après midi, le titre gagnait 5,5%, à 25,2 euros. Citi a salué l’estimation chiffrée du flux de trésorerie disponible pour l’exercice en cours, «l’un des points positifs de cette publication», note l’intermédiaire financier. De son côté, UBS qui s’attend à une révision en hausse du consensus, a confirmé son opinion «acheter» assortie d’un objectif de cours de 37 euros.
Perspectives précisées
Alstom a affiné ses objectifs pour l’exercice qui s’achèvera à la fin mars 2023, dans le sillage de résultats semestriels supérieurs aux attentes.
Fort de sa capacité à faire face aux «perturbations liées à la crise des composants électroniques, de la chaîne d’approvisionnement et de l'énergie», le groupe a annoncé prévoir pour l’ensemble de son exercice 2022-2023 une marge d’exploitation dans une fourchette de 5,1% à 5,3%, à comparer à 5% en 2021-2022. Le groupe anticipait jusque-là une marge en hausse en 2022-2023.
Alstom vise également une génération de cash-flow libre dans la fourchette de 100 millions à 300 millions d’euros, contre un objectif de flux de trésorerie libre positif auparavant. Par ailleurs, Alstom a confirmé son objectif d’un ratio de commandes sur chiffre d’affaires supérieur à 1 pour l’exercice en cours.
Alstom a livré ces perspectives parallèlement à la publication de résultats solides, signe de la résistance des activités du groupe à la dégradation de la conjoncture économique.
Consensus dépassé
Pour les six mois allant d’avril à septembre, la perte nette part du groupe a atteint 21 millions d’euros, contre une perte de 26 millions d’euros un an plus tôt. Alstom a été pénalisé par 195 millions d’euros de charges comptables liées à l’allocation du prix d’acquisition, ou PPA, de Bombardier Transport, dont le rachat a été finalisé en début d’année. Le PPA est un exercice comptable qui doit être réalisé après la finalisation d’une acquisition et qui consiste à allouer le prix d’acquisition de la cible en évaluant son actif net à sa juste valeur ainsi que le «goodwill», soit l'écart entre le prix d’acquisition et la juste valeur de cet actif net.
Hors PPA et pertes liées aux activités non poursuivies, le groupe a dégagé un résultat net ajusté de 179 millions d’euros, contre 172 millions d’euros un an plus tôt.
Le résultat d’exploitation ajusté, indicateur phare de la rentabilité du groupe, s’est établi à 397 millions d’euros, en hausse de 18,5%. Le consensus portait sur 387 millions d’euros. La marge correspondante s’est inscrite à 4,9%, contre 4,5% sur la même période de l’exercice 2021-2022.
Le chiffre d’affaires du premier semestre a progressé de 8% sur un an en données publiées et de 5% en données comparables, à 8 milliards d’euros. Selon le consensus fourni par Alstom, les analystes tablaient en moyenne sur 8,01 milliards d’euros.
Le groupe a enregistré des prises de commandes de 10,1 milliards d’euros sur six mois, contre 9,73 milliards d’euros au premier semestre de l’exercice 2021-2022. Le consensus tablait sur 9,6 milliards d’euros.
Le groupe a bénéficié de la vigueur de la demande en Europe avec notamment un contrat allemand portant sur la fourniture et la maintenance de 130 trains, avec une option pour 100 trains supplémentaires, et la commande en France de 15 trains à grande vitesse (TGV).
Alstom in Motion 2025 toujours d’actualité
Au 30 septembre 2022, le carnet de commandes atteignait 85,9 milliards d’euros, «offrant au groupe une forte visibilité sur ses ventes futures», a indiqué Alstom.
Le groupe a par ailleurs généré un flux de trésorerie libre négatif de 45 millions d’euros au premier semestre, contre un flux négatif de 1,5 milliard d’euros un an plus tôt. Le consensus visait un flux négatif de 200 millions d’euros.
«La dynamique de marché reste très positive, portée par des clients qui confirment leurs plans d’investissement dans toutes les régions. Notre performance opérationnelle est en amélioration continue à mesure que nous progressons dans l’intégration de Bombardier Transport conformément au plan. Par conséquent, la qualité de notre carnet de commandes s’améliore, avec pour résultat la réalisation des objectifs et l’amélioration de la profitabilité malgré un environnement macroéconomique difficile», a indiqué Henri Poupart-Lafarge, président du conseil d’administration et directeur général d’Alstom, cité dans un communiqué.
Dans ce cadre, le groupe a confirmé les perspectives financières de son plan «Alstom in Motion 2025» dévoilées en juillet 2021, soit avant la dégradation de la conjoncture mondiale.
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Orem - Un homme soupçonné d’avoir assassiné l’influenceur conservateur Charlie Kirk a été arrêté, a assuré vendredi Donald Trump, deux jours après un meurtre qui a choqué des Etats-Unis profondément polarisés. «Je pense, avec un haut degré de certitude, que nous l’avons en détention», a déclaré le président américain lors d’une interview avec la chaîne de télévision Fox News. Donald Trump a ajouté que «quelqu’un de très proche (du tueur) l’a(vait) dénoncé», expliquant que le père du suspect lui-même ainsi qu’un pasteur avaient joué un rôle dans cette arrestation. «Je peux me tromper mais je vous dis ce que j’ai entendu», a-t-il aussi souligné. Charlie Kirk, 31 ans, a été assassiné d’une balle mercredi lors d’un débat public en plein air dans une université située à Orem dans l’Utah (ouest). Son corps a été transporté jeudi dans l’avion du vice-président JD Vance vers Phoenix, dans l’Arizona, le siège de Turning point USA. Cette association qu’il avait cofondée en 2012 à l'âge de 18 ans, est devenu en une décennie le plus important groupe de jeunes conservateurs aux Etats-Unis. Originaire de la banlieue de Chicago, chrétien et défenseur du port d’armes à feu, Charlie Kirk, père de deux enfants avait abandonné ses études très tôt pour se consacrer au militantisme. Fermement ancré à droite et très présent sur les réseaux sociaux, il était devenu un porte-drapeau de la jeunesse trumpiste. «Extrémistes» La police fédérale américaine (FBI), qui a publié plusieurs photos et vidéos du suspect, a évoqué un acte «ciblé» contre l’influenceur et podcasteur trentenaire, désormais qualifié de «martyr» par la droite américaine. Ces photos et vidéos montrent un jeune homme svelte, habillé d’un tee-shirt sombre à manches longues avec un drapeau américain sur le torse, jean et lunettes de soleil, casquette bleue sur le crâne et chaussures de sport aux pieds. Sur une vidéo mise en ligne par le FBI, on voit une personne identifiée comme le suspect courant sur un toit après le tir et sautant avec adresse jusqu’au sol. On le voit ensuite traverser une rue très fréquentée et disparaître dans une zone boisée, où les enquêteurs ont ensuite trouvé un fusil de chasse 30-06 Mauser. Les autorités avaient annoncé une récompense allant jusqu'à 100.000 dollars pour toute information utile et en avaient appelé au public pour retrouver l’auteur du crime. Jeudi soir, plus de 7.000 signalements avaient été reçus par la police. Donald Trump avait dès mercredi mis en cause la responsabilité de la «gauche radicale» avant d’appeler jeudi à la retenue. Mais vendredi devant la caméra de Fow News, le président américain, lui-même visé par deux tentatives d’assassinat lors de la dernière campagne électorale, a lancé une attaque en règle contre les «extrémistes» de gauche et ses cibles de prédilection, dont l’ancien président Joe Biden et le milliardaire George Soros. Les Etats-Unis, un pays où il y a plus d’armes à feu en circulation que d’habitants, ont connu une recrudescence de la violence politique ces dernières années. Cette année déjà, Melissa Hortman, élue démocrate au Parlement du Minnesota, et son époux ont été tués et un autre élu local a été grièvement blessé. Sur le campus d’Orem, des centaines de personnes portant des casquettes rouges MAGA («Make America great Again», le slogan de Donald Trump) et tenant des drapeaux américains s'étaient rassemblées jeudi soir et avaient prié en mémoire de Charlie Kirk, comme ailleurs aux Etats-Unis. «Cela semble toujours insensé que cela soit arrivé», a affirmé à l’AFP Jonathan Silva, 35 ans. «C’est totalement surréaliste». Romain FONSEGRIVES, avec Aurélia END à Washington © Agence France-Presse